4 Novembre 2014
Sans surprise aucune, les salariés de l'inénarrable Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM) ont été informés dimanch du placement imminent de leur compagnie en redressement judiciaire, à l'occasion d'un comité d'entreprise extraordinaire.
Cette procédure, rendue inéluctable par le fait que la SNCM est incapable de rembourser 103 millions de dettes dues à sa société mère Transdev, qui la place de facto en cessation de paiements, ne pourra intervenir qu'après que le comité d'entreprise se soit prononcé.
Pour bien débuter les choses, ce dernier a refusé de le faire hier, gagnant ainsi une journée, notamment du fait d'une erreur de chiffre, du souhait des syndicats d'attendre la fin hypothétique de médiations et du fait de la non consultation du comité de groupe de Transdev, non consultaton qui a poussé la CGT à déposer un référé.
Autant de péripéties qui ne parviendront pas à résoudre la problème de fond de la SNCM : ses coûts exorbitants et une qualité de service déplorable, qui font que la compagnie de ferries marseillaise perd de l'argent et ne contrôle plus qu'un peu plus de 20% du marché Corse-Continent.
Ce matin, la SNCM sera placée en dépôt de bilan, et sous une dizaine de jours, il reviendra au tribunal de commerce de décider de son placement en redressement judiciaire ou en liquidation.
Une inconnue demeure toutefois dans ce dossier, qui est relative à l'attitude de la justice européenne de maintenir ou non l'obligation faite à la SNCM ou aux sociétés qui en découleront, de rembourser les 440 millions de subventons indues qu'elle a perçues, et pour lesquelles elle a été condamnée.
Chose étonnante pour la SNCM, aucun préavis de grève n'a été déposé pour l'instant, et seule une motion de défiance à l'encontre de la direction et de Transdev a été votée par l'intersyndicale, motion pour laquelle le Syndicat des Travailleurs Corses (STC) s'est désolidarisé.
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