5 Mai 2015
La nouvelle division 240 est entrée en vigueur le 1er mai 2015 : rappel pour les plaisanciers
La Division 240 définit les conditions d’utilisation ainsi que les dispositions relatives au matériel d’armement et de sécurité applicables en mer à tous les engins, embarcations et navires de plaisance à usage personnel ou de formation d’une longueur de coque inférieure ou égale à 24 mètres.
Qu’énonçait l’ancienne division 240 ?
Les navires de plaisance sont astreints aux dispositions du règlement international pour prévenir les abordages en mer (RIPAM) qui liste les éléments de sécurité comme les feux de navigation, les moyens de signalisation…
L’arrêté du 23 novembre 1987 fixe la règlementation liée à la sécurité des navires. Pour rappel, la dernière modification de la division 240 remonte au 15 avril 2008
Jusqu’au 1er mai 2015, la division définissait trois zones de navigation :
La notion de Chef de bord n’était pas clairement défini, la seule exigence résidait dans le fait qu’il décidait du choix de la distance de navigation par rapport à un abri en se référant à la catégorie de conception du navire.
Cette nouvelle division est applicable depuis le 1er mai 2015 et a été introduite par l’arrêté du 2 décembre 2014 qui a modifié l’arrêté du 23 novembre 1987 relatif à la sécurité des navires.
La notion de chef de bord a été explicitée : il s’entend comme le membre d'équipage responsable de la conduite du navire, de la tenue du journal de bord lorsqu'il est exigé, du respect des règlements et de la sécurité des personnes embarquées. Il convient de préciser qu’il pèse sur le Chef de bord une présomption de responsabilité vis-à-vis de son équipage en tant que détenteur de la gestion nautique du navire (usage, contrôle et direction de la navigation). Il pourra néanmoins voir sa responsabilité atténuée voire exonérée si la victime concourt à son dommage ou en cas de force majeure.
Une nouvelle définition de l’abri : l’abri est défini comme tout endroit de la côte où tout engin ou navire et son équipage peuvent se mettre en sécurité en mouillant ou accostant et en repartir sans assistance. Précisons que la notion d’abri est générale et fluctuante selon les conditions de la mer, la direction du vent…
Le matériel de sécurité : bien que n’étant pas à proprement parlé du matériel de sécurité, soulignons la création d’un nouveau numéro d’urgence avec le 196. Ce numéro permet à une personne à terre témoin d’une situation de détresse en mer de prévenir les secours, en l’occurrence le CROSS et complète le traditionnel canal 16 de la VHF.
Une redéfinition des zones de navigation
Une dotation de sécurité supplémentaire a été créée pour les navigations au-delà de 60 milles d'un abri pour optimiser la sécurité pour les plaisanciers au long cours.
Les nouvelles zones de navigation
La zone basique
Aucun changement notoire mais une modification des termes employés. Notons que l'équipement individuel de flottabilité doit être adapté à la morphologie de la personne qui l'utilise et doit correspondre à la zone de navigation dans laquelle le plaisancier se trouve.
Le dispositif lumineux peut être une lampe torche étanche ou un moyen lumineux individuel. Un moyen efficace et peu coûteux pour le plaisancier est d’attacher par le moyen d’une garcette un ou deux cyalumes dans son gilet de sauvetage et qui offre une autonomie de dix heures environ.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 300 mètres :
Tous les engins et embarcations effectuant une navigation à moins de 300 m d'un abri ne sont pas tenus d'embarquer de matériel de sécurité. Toutefois, les véhicules nautiques à moteur ne bénéficient pas de cette dispense d'emport dans la bande des 300 mètres.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 2 milles
La zone côtière
Le plaisancier notera la disparition du miroir de signalisation considéré comme peu usité et peu efficace.
Concernant l’usage des cartes marines et le matériel permettant de faire le point, de tracer et de suivre une route, le législateur entérine la possibilité d’utiliser des supports électroniques officiels en ces termes « les informations et les documents nautiques peuvent être rassemblée dans un ou plusieurs ouvrages ou supports électroniques consultables à tout moment ». Si la cartographie électronique est désormais autorisée, nous recommandons aux plaisanciers de rester prudent dans les cartes et logiciels utilisés et de toujours garder un œil critique sur les traceurs de cartes.
Navigations diurnes et distance d'un abri n'excédant pas 6 milles
La zone semi-hauturière
Cette nouvelle zone en termes d’exigence de matériel de sécurité se situe entre l’ancienne zone côtière et hauturière.
L’installation radioélectrique VHF fixe : cette exigence est repoussée au 1er janvier 2017. A noter que jusqu’à fin 2016 elle est facultative si et seulement si le Chef de bord possède à bord trois fusées parachute et deux fumigènes.
Soulignons que la détention du CRR (certificat de radiophonie restreint) est obligatoire pour utiliser la VHF fixe pour les navires au-delà des 20 milles nautiques c’est-à-dire au-delà des eaux territoriales. Ainsi, les plaisanciers qui n'ont pas le permis côtier ou hauturier vont devoir passer le CRR pour pouvoir naviguer à partir de 20 milles.
Concernant l’usage de la VHF fixe, nous recommandons pour accélérer la prise en charge par le CROSS ou la SNSM d’indiquer au-dessus de votre appareil le numéro unique MMSI de votre navire.
La zone hauturière
Une radiobalise de localisation des sinistres (RLS) obligatoire : les navires doivent se munir d’une balise de type EPIRB, ces balises émettent quel que soit le lieu de navigation et sont enregistrées sur la fréquence de réception de 406 MHz (fréquence internationale de détresse).
Il est à noter que la nouvelle édition du guide du droit de la plaisance sera à jour des nouvelles dispositions de la division 240
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Pour aller plus loin...
L’association LEGISPLAISANCE a publié « Le droit de la plaisance - Guide en 50 fiches thématiques » aux Éditions Ancre de Marine et parrainé par François GABART, vainqueur du Vendée Globe à bord de MACIF.
Ce guide juridique et pédagogique est un nouvel outil de référence pour les plaisanciers et sera, un compagnon de voyage indispensable pour affronter la houle juridique....
site internet : http://www.legisplaisance.fr
Page facebook : http://www.facebook.com/legisplaisance
LE DROIT DE LA PLAISANCE |
Au sujet de l'auteur de cet article Titulaire du Master 2 Droit et sécurité des activités maritimes et océaniques de la Faculté de droit de Nantes, Jérôme Heilikman est juriste spécialisé en droit maritime et droit social des marins. Il travaille depuis 2012 à la Sous-direction des affaires juridiques de l’Enim (sécurité sociale des marins) en charge spécifiquement de la mobilité internationale des marins et de la participation à la codification du Code des transports dans sa partie règlementaire. En parallèle il a cofondé Légisplaisance, association rochelaise qu’il préside et dont l’objet est d’expliquer le droit de la plaisance et de mettre en relation les spécialistes du droit et les plaisanciers. L’association a publié fin 2014 le guide du droit de la plaisance. |