5 Novembre 2015
Courses au Large et Régates - L'édition 2015 de la Transat Jacques Vabre est l'occasion d'une grande première : observer des Imoca 60 tirer des bords pour passer l'Equateur, après le Pot au Noir...
Décidément, cette Transat Jacques Vabre 2015 restera dans les annales comme l'une des plus difficiles depuis bien longtemps.
On passera sur la première semaine de course et ses trois fronts météo particulièrement cassants pour s'intéresser au passage de l'Equateur, moins simple que prévu maintenant !
Si les deux trimarans Ultime - Macif et Sodebo Ultim' - sont parvenus de justesse, à passer à la bordée les côtes brésiliennes à la sortie du Pot au Noir, ce n’est pas le cas pour le trio leader des monocoques Imoca 60 !!
Et pour le toute première fois depuis que des voiliers de course doivent franchir l’équateur, des skippers sont obligés de louvoyer pour passer dans l’autre hémisphère…
Une situation originale car depuis des lustres, depuis que les navigateurs portugais, espagnols, français, allemands, italiens, danois et de bien d’autres pays ont dû passer de l’autre côté de la barrière équatoriale en venant d’Europe, tous ont galéré en frisant les rives africaines, puis au fil des siècles ont choisi le milieu de l’Atlantique pour enfin, à partir des images satellites, opter pour une entrée dans le Pot au Noir entre le 27°W et le 30°W…
A trop s'inquiéter...
Cette fois, les navigateurs ont été tellement inquiets des calmes annoncés très au large de l’Afrique qu’ils se sont décalés encore plus dans l’Ouest, à tel point d'ailleurs que les deux Ultime sont sortis du Pot au Noir sur le 31°W tandis que les trois leaders en monocoque Imoca l'ont fait au... 32°30W !
Comme les alizés de l’hémisphère Sud ont fait quelques caprices, c’est au près bâbord amures qu’il a fallu tenter de grignoter les milles en essayant de ne pas se déporter encore plus à l’Ouest…Finalement le scénario sur l’eau n’a pas du tout correspondu aux plans savamment élaborés...
En tête de la Transat Jacques Vabre, Macif est parvenu à passer à la bordée à plus de quarante milles des côtes brésiliennes au large de Recife, mais juste derrière lui, Sodebo Ultim’ s’est retrouvé dans le « tampon », cette zone avec peu de vent qui colle au rivage : en moins de 24 heures, le leader a doublé son avantage car le trimaran de Coville-Nélias n’avait plus qu’une dizaine de nœuds de vent quand Gabart-Bidégorry filaient plein Sud avec près de 20 nœuds de brise…
Désormais 250 milles séparent les deux trimarans géants et seule le rush final pourrait changer la donne. Ce qui est loin d’être exclu car après le cap Frio (dans l’Est de Rio de Janeiro), c’est une succession de masses nuageuses et orageuses qui se succèdent depuis plusieurs jours : il a plu des cordes à Itajaí mercredi avec très peu de vent…
Si le premier Ultime peut espérer en finir vendredi, les monocoques Imoca sont dans une bien plus grande incertitude !
Tout peut encore changer pour les 9 Imoca encore en course
Le danger pourrait en effet venir par l’Est, là où Initiatives Cœur et Le Souffle du Nord tentent de s’extirper du Pot au Noir… Et ils pourraient bien y arriver, ce qui changerait totalement la donne car avec près de 150 milles de décalage latéral, l’avantage serait énorme dans les alizés de Sud-Est. PRB, Quéguiner-Leucémie Espoir et Banque Populaire n’en ont en effet pas fini avec cette zone de convergence qui s'étend loin vers la Guyane : si la sortie n’est pas trouvée en fin d’après-midi ce jeudi, il y a comme du chambardement dans l’air !
C’est aussi ce que pense Erwan Le Roux et Giancarlo Pedote : ils voient Lalou Roucayrol et César Dohy passer 150 milles plus à l’Est… Si ce décalage latéral persiste, l’avance accumulée par FenêtréA-Prysmian sur Arkema va se réduire à peau de chagrin, voire plus !
Enfin, au large du Cap-Vert, Le Conservateur peut être nettement plus serein : avec quasiment une journée de marge, Yannick Bestaven et Pierre Brasseur peuvent envisager l’avenir avec moins de stress. Ce qui ne signifie pas qu’ils assurent tranquillement : un mille gagné est toujours à prendre ! Car derrière, les trois poursuivants les plus proches parmi les Class40 sont tellement au contact qu’ils élèvent le tempo : il n’y aura pas de repos avant Itajaí.
Classement Transat Jacques Vabre au 5 novembre
Ultime
Imoca 60
Multi 50
Class40