29 Mars 2016
Un pari économique, car la société basée à Lorient compte obtenir en échange de ce retrait, de nouveaux droits de pêche sur d'autres espèces, ce qui semble somme toute assez logique.
Début 2015, la Scapêche avait déjà cessé de pêcher au delà de 800m de profondeur. Avec cet arrêt progressif de la pêche en eaux profondes, l'armement français prend une longueur d'avance et s'impose comme un acteur réellement impliqué dans la préservation des espèces.
A des fins, Agromousquetaires, le pôle agroalimentaire du Groupement des Mousquetaires, souhaite adapter sa filière Mer et investira 50 millions d’euros dans un plan « pêche durable 2025 », un plan qui se fixe comme ambition de maintenir l’emploi et la compétitivité.
"Le consommateur recherche un poisson de qualité à prix compétitif, toute l’année mais il est aussi de plus en plus sensible à une consommation responsable" indique Didier Duhaupand, Président d’Agromousquetaires sur ActuNautique.com. "Le plan « pêche durable 2025 » d’Agromousquetaires a pour but de faire entrer la pêche de plain-pied dans le 21 ème siècle".
Après avoir cessé le 1er janvier 2015 le chalutage de grands fonds en limitant volontairement sa profondeur de pêche à 800 mètres – La Scapêche est à ce jour le seul armement en Europe à appliquer cette mesure préventive sans qu’il existe encore de contraintes règlementaires – aujourd’hui, Agromousquetaires grâce au plan « pêche durable 2025» prend l’engagement d’aller encore plus loin et s’engage à sortir d’ici maximum dix ans de la pêche au chalut des espèces de grands fonds. L’arrêt de la pêche et de la commercialisation sera progressif sur cette période, avec l’objectif d’un arrêt complet en 2025.
Cela nécessite, sans augmenter la pression sur le plateau continental, d’obtenir de nouveaux droits de pêche sur d’autres espèces : lieu noir, églefin, cabillaud, lotte ou encore merlu, et de réaliser des investissements dans de nouveaux armements.
L’abandon progressif du chalutage en eau profonde conduira à accélérer le développement de la flotte des Mousquetaires dans la pêche côtière et artisanale, pour diversifier ses activités.
En 2015, les espèces de grands fonds représentaient 16 % du total des prises, contre 41 % en 2005. Depuis 2008, la filière Mer des Mousquetaires diversifie ses activités en tissant des liens avec la pêcherie artisanale : des petits bolincheurs d’une quinzaine de mètres ciblant la sardine, des caseyeurs pêchant le crabe, ou encore des palangriers pêchant à la ligne.
La Scapêche a acquis en mars le Jimorhan, un sardinier bolincheur de 16,95 mètres. Sa filiale, la Scopale, a lancé la construction de trois nouveaux bateaux. La Scapêche est également montée dans le capital de l’Armement Bigouden, dont elle détient désormais 19,87 % des parts. Le plan « pêche durable 2025 » a d’ores et déjà commencé avec la conversion vers des navires moins polluants, plus petits, et plus sûrs pour les marins.
Sur le volet social, la priorité du plan « pêche durable 2025 » est de conserver la totalité des emplois, marins-pêcheurs et personnel à terre, avec le même volume de captures de pêche.
Le plan « pêche durable 2025 » est conduit pour son élaboration, comme pour son évolution, avec une méthode innovante de travail, fondée sur un dialogue constructif avec l’ensemble des parties prenantes. Il se poursuivra ainsi en concertation avec les ONG, avec l’interprofession et l’administration des pêches, avec les scientifiques, maillon essentiel pour la gestion des stocks halieutiques, et les institutionnels. Dans cet esprit la Scapêche annonce l’abandon des processus de certification auprès de MSC qu’elle avait engagés pour les espèces de grands fonds – mais continue bien ses pratiques de pêches durables déjà certifiées par le MSC : le lieu noir, la sardine, et le cabillaud.