13 Novembre 2017
Entre 1,4 et 1,8 millions de voyageurs sont déposés chaque année dans la Sérénissime par des paquebots de 100 000 tonnes, qui remontent le canal de la Giudecca, entre San Giorgio et Saint Marc.
Les remous provoqués par ces monstres des mers, ajoutés à ceux des vaporettos, taxis et gondoles fragilisent dangereusement les fondations des bâtiments de Venise, qui accueille déjà 30 millions de touristes par an - soit la moitié de la population italienne.
En 2016, l'UNESCO avait donné 6 mois à la ville pour trouver des solutions concrètes à ce problème, faute de quoi elle mettrait Venise sur la liste des sites du Patrimoine mondial mis en péril.
Plusieurs milliers de Vénitiens avaient manifesté dans le Grand Canal en juillet dernier, pour protester contre les dégradations touristiques. En juin, 25 000 résidents (sur 55 000) avaient participé à un referendum local pour demander l'interdiction des grands navires sur la lagune.
Une mesure alors impensable pour les 30 000 personnes vivant du tourisme dans la région (hôtels, commerçants, voyagistes).
L'Italie a adopté mardi dernier un pan de développement, pour soutenir le tourisme de croisière, sans pour autant laisser les paquebots s'approcher de la place Saint Marc.
« Les grands paquebots ne passeront plus par la place Saint Marc, ils accosteront à Marghera (autre côté de la lagune). Le grand comité a donné son feu vert à la proposition du gouvernement », a annoncé sur Twitter Graziano Delrio, le ministre italien des Infrastructures et des Transports, à l'issue d'une réunion interministérielle avec les collectivités locales, qui a adopté ce plan après 18 mois d'études.
« C’est un grand résultat pour les Vénitiens », s'est réjoui le maire de Venise, Luigi Brugnaro.
D'ici trois ou quatre ans, les paquebots quitteront peu à peu le canal de la Giudecca, pour accoster au futur terminal prévu pour eux. Ils entreront désormais par la lagune plus au Sud, une voie actuellement empruntée par les pétroliers et les porte-conteneurs.
Les plus gros navires de croisières (55 000 à 96 000 tonnes) s'arrêteront à Marghera, une zone industrielle située en face de Venise.