31 Mai 2018
Après quatre jours et quatre nuits de course, le trio de tête de la Normandy Channel Race tient dans une zone de moins de 3 milles (5,5 km), et le top 6 dans 10 milles (18 km). En cause, la faible brise avec laquelle les concurrents doivent composer, rehaussant d'autant plus le challenge tactique et technique.
La flotte des Class40 s'est en effet morcelé un peu plus à chaque embûche météo ; zones sans vent, un courant contraire dans le petit vent… Ce morcellement s'est surtout vu à l'entrée du Solent (passage entre la côte anglaise et l'île de Wight), à Land's End (pointe des Cornouailles), à Tuskar et au Fastnet.
« C'est souvent comme ça sur la Normandy Channel Race, ça passe devant et derrière, ça fait des dégâts. C'est très dur pour ceux qui se sont fait piéger », commentait Louis Duc (Carac) ce matin.
Le duo Carac (Louis Duc & Gwen Riou) a su déjouer chacun de ces « passages à niveau », et ce malgré une météo capricieuse et peu favorable à leur bateau taillé pour la brise et le grand large.
« Ça fait plaisir de montrer que le bateau peut aussi marcher dans le petit temps. Même si on a, en général, eu un peu plus de vent que ce qui était annoncé sur les fichiers, le bateau passe bien... », souriait-il ce matin.
La tension et la fatigue seront sans doute au rendez-vous sur ces deux derniers jours de course. « On se relaie régulièrement avec Gwen, il faut se préserver », explique Louis. Naviguer au coude à coude est particulièrement stimulant : « Si tout se passe bien, nous devrions être au Raz Blanchard samedi matin et le soir à Caen ! »
La course ne risque pas de baisser en intensité, bien au contraire ; les bateaux du groupe de tête ont des potentiels de vitesse proches dans le petit vent, et tous sont menés par de bons stratèges qui connaissent très bien ces eaux, comme notamment le Jersiais Phil Sharp.
Mais le skipper Carac compte bien s'appuyer sur la complicité et le talent de Gwen Riou, son co-skipper : « Gwen m'impressionne ! Il est vraiment très bon en stratégie et humainement, c'est un vrai bonheur ! » pour « laisser le moins de bateaux possible devant nous », comme Louis le disait avant le départ.
Car à encore 300 milles de l'arrivée, tout peut arriver !