Le Qatar, actuellement une péninsule, devrait être coupé du continent par un canal de 60 km de long creusé sur sa frontière terrestre avec l’Arabie Saoudite, déjà fermée depuis un an. Le projet a été évoqué publiquement le 31 août dernier par un haut responsable saoudien. 

Séparer le Qatar de la péninsule arabique

L’idée d’un canal pour insulariser la péninsule qatarie intervient dans un contexte d’intenses tensions diplomatique avec les pays du Golfe (dont les Emirats Arabes Unis et Bahreïn), au premier rang desquels l’Arabie Saoudite, désireuse à tout prix de soumettre son voisin qatari. L'émirat du Qatar est soumis depuis un an à un blocus économique de la part de la monarchie saoudienne.

« En tant que citoyen, j'attends avec impatience des détails sur la mise en œuvre du projet de l'île Salwa, ce grand projet historique qui changera la géographie de la région », a écrit sur Twitter Saud Al-Qahtani, un porte-parole du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane.

C’est en avril que ce projet de canal est évoqué pour la première fois, par le quotidien saoudien Sabq (pro-gouvernemental). Ledit canal devrait partir de la ville de Salwa et s’étaler sur toute la frontière terrestre avec le Qatar, soit 60 kilomètres à un kilomètre à l’intérieur du continent. Les autorités n’avaient alors rien annoncé publiquement. 

Un projet qui "facilitera le transport maritime des pays du Golfe"

Le quotidien précise également que le projet pourrait être « réalisé en seulement 12 mois. » Il pourrait aussi permettre que la « côte saoudienne sur le Golfe soit d’un seul trait, sans être interrompue par le territoire du Qatar », ce qui « faciliterait le transport maritime entre les pays du Golfe. ».

« Le canal serait totalement saoudien, et personne n’aurait de droits sur lui, puisqu’il serait entièrement situé sur le territoire saoudien, à environ un kilomètre de la frontière officielle, la bande restante étant promise à être transformée en zone militaire. »

D’une profondeur de 15 à 20 mètres, large de 200 mètres et d’un coût de 609 millions d’euros, le canal pourrait permettre le passage de navires marchands. Un appel d’offres a été lancé auprès de cinq sociétés spécialisées dans le creusement de canaux. L’entreprise choisie devrait être annoncée ce mois-ci, selon le journal Makkah.