14 Janvier 2019
L’accélération du déplacement du pôle Nord depuis plusieurs années a surpris la communauté scientifique, qui va devoir actualiser plus vite que prévu le modèle d’assistance à la navigation maritime et aérienne en Arctique, ont annoncé vendredi des chercheurs américains et britanniques.
Le pôle Nord magnétique se déplace de manière aléatoire ; en 1900, il était situé sur la côte nord du Canada. Il se trouve aujourd’hui en plein Océan Arctique et se dirige vers la Russie : « Il se déplace d’une cinquantaine de kilomètres par an. Il n’avait pas beaucoup bougé entre 1900 et 1980 mais son déplacement a vraiment accéléré ces quarante dernières années », explique Ciaran Beggan, du British Geological Survey (BGS) à Edimbourg.
L’actualisation du Modèle magnétique mondial (WMM) n’était pas prévue avant 2020, mais l’armée américaine a réclamé que a procédure soit anticipée, ajoute le scientifique. Le Modèle magnétique mondial dépend du BGS d’Edimbourg et de l’Administration océanique et atmosphérique nationale américaine (NOAA).
Utilisé par l’OTAN, les armées américaines, anglaises et par la navigation civile, son actualisation devrait être publiée le 30 janvier prochain.
« Le fait que ce pôle se déplace vite rend cette région plus vulnérable à d’importantes erreurs », souligne le géomagnétiste Arnaud Chulliat, de l’Université de Boulder au Colorado, qui travaille pour le centre d’information sur l’environnement de la NOAA.
Ce phénomène naturel, conclut Ciaran Beggan, n’aura en revanche aucune incidence hors de l’Arctique sur les systèmes de positionnement et de navigation embarqués de type GPS, qui fonctionnent à partir de réseaux de satellites.