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Le Grande America a sombré - risque de marée noire dans le Golfe de Gascogne

Le cargo italien Grande America, à la dérive et en proie aux flammes depuis dimanche dernier, a coulé au large des côtes françaises. Il gît désormais par 4600 mètres de fond, dans le golfe de Gascogne. Le ministre de l’Ecologie François de Rugy a annoncé envisager l’emploi de moyens anti-pollution. 

Le Grande America a sombré - risque de marée noire dans le Golfe de Gascogne

La crainte d’une marée noire 

Après le naufrage du Grande America, un navire de commerce italien de type ConRo (hybride roulier/porte-conteneurs) dans le Golfe de Gascogne, qui a pris feu dimanche à 263 kilomètres de la pointe de Penmarc’h (Finistère), les autorités craignent à présent la formation d’une marée noire au large des côtes françaises. 

Elles ont donc lancé le dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de la Sécurité Civile), qui comprend l’envoi d’experts « de lutte antipollution et de lutte contre les risques technologiques », la mobilisation d’un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la Marine nationale, le « déploiement du remorqueur Abeille Bourbon » et de « la frégate Aquitaine de la Marine nationale, avec hélicoptère et du navire de soutien VN Sapeur, pour assurer la sécurité dans la zone ». 

Les opérations menées lundi et mardi pour éteindre l’incendie se sont révélées infructueuses, notamment à cause des mauvaises conditions météorologiques.

Risques de pollution

La préfecture maritime de Brest a indiqué sur son site que le navire italien avait coulé mardi, à 14h 26. Il repose désormais à 4600 mètres de profondeur, à 333 kilomètres des côtes françaises.

Deux remorqueurs affrétés par la société Ardent, mandatée par l’armateur du Grande America, Grimaldi Group, devaient arriver mardi et mercredi soir dans la zone. La préfecture maritime  a précisé hier après-midi sur Twitter que « le navire subissait un incendie depuis le 10 mars en soirée, dont la violence s’est amplifiée durant les 24 dernières heures. Il présentait sur son flanc droit une forte inclinaison qui s’est aggravée au fil du temps ». 

« Le préfet maritime poursuivra la coordination opérationnelle des moyens sur zone pour circonscrire les risques de dérive de conteneurs, suivre l'évolution des risques de pollution, les prévenir, et mettre en œuvre les stratégies de lutte antipollution qui s'avèreraient nécessaires », détaille un communiqué incluant la ministre des Transports Elisabeth Borne. L'absence de données exhaustives sur la cargaison du cargo est l'une des raisons incitant les autorités françaises à faire preuve de vigilance concernant les risques de pollution. 

Une cargaison de « fioul lourd »

Les 27 personnes présentes à bord au moment de l’incendie (26 membres d’équipage et 1 passager) ont été évacuées dans la nuit de dimanche à lundi. 

A bord du Grande America se trouvaient de nombreux containers, ainsi qu’une cargaison de « fioul lourd », selon le ministre de l’Ecologie François de Rugy. Interrogé sur le sujet mardi, lors des questions au gouvernement, il a expliqué « envisager des moyens anti-pollution […] L'action est coordonnée par la préfecture maritime de Brest. Elle a permis de sauver l'équipage et les passagers. La marine nationale est toujours mobilisée ».

« Le VN Sapeur, affrété par l'Etat, possède des moyens de lutte contre la pollution mais cela n'a pas suffi », ajoute François de Rugy. « Nous allons donc envisager des moyens de lutte anti-pollution, il y a un risque et il ne faut pas le nier. Nous sommes en contact avec l'armateur mis en demeure de mettre en oeuvre des moyens anti-pollution. Nous identifions le contenu exact de la cargaison, pour savoir la nature des produits contenus dans les conteneurs dont certains sont tombé à l'eau. Nous allons ensuite voir s'il faut mobiliser des moyens sous-marins anti-pollution. »

La frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine et le BSAA (Bâtiment de Soutien et d’assistance affrété) VN Sapeur sont actuellement sur place. Ils sont chargés de surveiller et de sécuriser la zone. Un vol était également prévu dans la journée afin de relocaliser les conteneurs. 

Des « déficiences techniques »

« Le Grande America, construit en 1997, a été retenu en 2010 pour 35 déficiences techniques dans le port de Tilbury au Royaume-Uni », assure un communiqué de l'association écologiste Robin des Bois, ajoutant que depuis, « d'autres déficiences sont régulièrement relevées par les inspecteurs de sécurité maritime à Hambourg et à Anvers ». 

L'association indique également que « selon toute logique » le navire est « bourré de voitures et autres véhicules roulants de seconde main, de remorques et d'engins de travaux publics », ainsi que de déchets « à recycler », de pneus et de conteneurs renfermant des matières dangereuses.

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