Le cargo Rhodanus, qui transportait des bobines d’acier, s’est échoué dans la nuit de samedi à dimanche dans la réserve naturelle des bouches de Bonifacio. Aucune pollution n’a été constatée, selon la préfecture maritime de la Méditerranée, et le navire doit être allégé avant d’être dégagé, a annoncé aujourd’hui la préfecture maritime de Méditerranée. 

« Pas de danger imminent pour le littoral »

Le Rhodanus s’est échoué dans la réserve naturelle des bouches de Bonifacio, en Corse-du-Sud, et ce malgré les appels répétés des garde-côtes. 

Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures, ce cargo construit en 1998, battant pavillon antiguayen et comptant à son bord 7 membres d’équipage, devait passer par les bouches de Bonifacio, entre la Corse et la Sardaigne. 

« Mais il n’a pas viré à temps et a poursuivi sa route vers la côte, en dépit des appels répétés du Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) en Corse, du sémaphore de Pertusato et de la station italienne Maddalena pendant près de cinquante minutes », d’après la préfecture maritime.

« L’équipe d’évaluation et d’intervention (EEI) hélitreuillée dans la matinée sur le Rhodanus […] a permis d’établir qu’aucune pollution n’est actuellement à déplorer », explique la préfecture maritime. « L’absence de pollution sur zone et les conditions météo actuelles ne font pas craindre de danger imminent pour le littoral ».

Alléger le navire avant son déséchouement 

Le remorqueur de haute mer Abeille Flandre et le bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution Jason ont appareillé de Toulon, tandis que des plongeurs spécialisés de la Marine nationale ont inspecté la coque du navire. Les remorqueurs Koral (italien) et Persevero (français) sont également présents, en plus de la vedette de la SNSM SNS 063, du bâtiment de la Marine nationale Lapérouse et du patrouilleur côtier de la gendarmerie maritime La Jonquille. La préfecture a pris un arrêté interdisant la navigation et les activités nautiques dans un rayon de 1000 mètres autour du cargo échoué.

« Les plongées montrent notamment que le Rhodanus est largement posé sur le fond sur son avant. En conséquence, le déséchouement ne peut être mené sans avoir préalablement allégé le navire. Compte tenu de la nature de la cargaison (bobines d’acier de plusieurs tonnes chacune), des moyens spécifiques doivent être identifiés et acheminés sur place dans des délais non connus pour l’heure. Pendant ce temps, la priorité est de sécuriser le site afin de préserver l’environnement marin » détaille la préfecture maritime.

Le Rhodanus transportait 2650 tonnes de bobines d’acier et ralliait le port italien de Tarente à Port-Saint-Louis, dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture maritime. 

L’enquête a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherche de Marseille, sous l’égide du procureur de la République de Marseille. Le Rhodanus avait déjà connu des difficultés à Porto-Vecchio, en 2010 : « les garde-côtes sardes avaient tenté d’alerter le commandement mais le pilote s’était endormi. Le pire avait été évité par un changement de cap à 500 mètres avant l’impact annoncé », relate Corse-Matin. 

Alors que les investigations se poursuivent, une déchirure constatée dans la coque, pourrait compliquer les opérations...