15 Octobre 2019
Ces épurateurs, qui ont déjà été installés sur plusieurs milliers de navires (porte-conteneurs, pétroliers, paquebots…), inquiètent les associations de défense de l’environnement qui y voient un risque d’accroissement de la pollution des océans et un danger pour la faune marine.
Les navires équipés de tels systèmes pourront respecter le seuil de soufre rejeté dans l’air par les moteurs au fioul fixé par l’Organisation maritime internationale (OMI), car ces épurateurs à boucle ouverte extraient le soufre des gaz d’échappement pour le rejeter dans l’eau.
Seuls 23 paquebots – sur les 3756 concernés – sont équipés d’épurateurs à circuit fermé, d’après la société de classification de navires DNV GL. Ce système à boucle fermée permet de stocker le soufre extrait dans des réservoirs, pour ensuite le décharger dans des stations d’élimination basées dans les ports.
Les rejets de substances nocives dans les océans devraient donc augmenter, comme les émissions de dioxyde de carbone ; pour chaque tonne de fioul consommée par ces géants des mers, l’organisation non gouvernementale Conseil international des transports propres (ICCT) évalue les émissions « d’eau chaude, acide, contenant des substances cancérogènes et des métaux lourds rejetés » à 45 tonnes.
D’après la même ONG, les navires de croisière consommeront environ 4 millions de tonnes de fioul lourd en 2020 et rejetteront 180 millions de tonnes d’eau de lavage à la mer.
« En mer du Nord et dans certaines zones de la Manche, la qualité de l’eau s’est déjà lourdement dégradée », prévient l’ONG Transport et Environnement. « A l’heure actuelle, l’OMI possède trop peu de critères en matière de rejet par les épurateurs. »