26 Octobre 2019
La variété des choix architecturaux explorés sur les bateaux engagés est sans précédent, la promesse de performances ahurissante, avec une inconnue, le comportement océanique des nouveaux foilers encore incertain.
Peut être le plus beau plateau de l’histoire de la classe Imoca 60
Il y a 4 ans, sur les 20 Imoca au départ de la douzième Route du Café, cinq nouveaux prototypes signés VPLP-Verdier étaient dotés de foils. Avant-gardisme ou effet de mode ? Délire architectural diront d'aucuns, quand quatre d’entre eux abandonneront ! Las, un an plus tard, le podium du Vendée Globe est trusté par... trois foilers !! L'histoire serait-elle en marche ?
Cette année, ils sont 16 sur les 29 Imoca engagés sur la course.
Premier 60 pieds réellement conçu pour voler en 2018, Charal (Jérémie Beyou, Christopher Pratt) est sans doute le plus abouti, même s’il n’a jamais traversé l’Atlantique.
Quatre nouveautés mises à l’eau en fin d’été viennent s’y confronter :
Cinq bateaux, trois architectes différents, la donne change. Après avoir convolé, VPLP et Verdier sont concurrents. Le premier cabinet a signé Charal et Hugo Boss. Le second Apivia et Advens for Cyberscurity alors qu’Arkea Paprec sort de l’ordinateur de Juan Kouyoumdjian.
Une telle variété change la donne de l’Imoca qui a toujours fonctionné par vagues dominantes (Finot-Conq, Farr Yacht Design, VPLP-Verdier…).
Quelle forme de Foils ??
Les foils en C, en U, ou en L inventent de nouveaux référentiels, et il ne faut sans doute plus parler en générations de bateaux, mais en générations de foils...
Quand un Imoca traditionnel gîte, un foiler avance à plat, transformant l’énergie comme des multicoques dont ils ont peu ou prou les polaires de vitesse.
Alex Thomson annonce une vitesse de 30 noeuds par 18 noeuds de vent; d'autres anticipent un abaissement de 48 heures de la durée de la course...
La course sera l'occasion de constater en pratique ces annonces, car les foilers se sustentent, se cabrent et retombent dès que l’équilibre est rompu, du fait d'un manque d’appui sur l’arrière. La jauge interdisant les plans porteurs sur les safrans, les Imoca seraient « comme des tabourets auxquels il manquerait un pied » selon Michel Desjoyeaux.
Les nouveaux foilers se présentent comme des bateaux impulsifs qui sollicitent la structure et les gréements qui restent des monotypes de 2013 !!
Après sa déconvenue de la Route du Rhum, le team Charal a mis plus de six mois pour dompter la bête. « La route a été longue raconte Jérémie Beyou. L ‘état de préparation et de confiance de Charal aujourd’hui est le résultat d’une année laborieuse. Etre laborieux, c’est vertueux. On essaie, on tente, on ré-essaie….pour finir par trouver les solutions »