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Voiles de Saint Tropez - la régate, c'est pour demain !

Pour les 4 000 marins de la 20ème édition des Voiles de Saint-Tropez, le message est clair : la régate est pour demain. Un épisode « Mistraleux » bien connu des Tropéziens, bref mais violent, s’est installé jusqu’au soir, avec des vents de plus de 30 noeuds levant une jolie mer à la fois courte et hachée.  

photo : Gilles Martin-Raget

photo : Gilles Martin-Raget

« Le Bulletin Météo Spécial de Météo France court jusqu’à 17 heures » explicite Georges Kohrel, Principal Race Officer des Voiles. « Le coup de vent couvre très exactement la zone d’évolution de nos bateaux, entre les îles du Levant et Pampelonne. La mer se forme au large et les conditions ne sont pas réunies pour lancer en toute sécurité et en toute équité nos régates. » Les Modernes ont ainsi fourbi leurs armes en compagnie des yachts Classiques, offrant aux nombreux badauds, et dans un  joyeux esprit festif,  la plus formidable vitrine de 150 ans de nautisme. -       Demain mardi, tout le monde sur l’eau, Modernes, Wally et Classiques !

Les Maxis pour la première fois aux Voiles de Saint-Tropez

Pour la première fois, les Maxis Yachts, voiliers monocoques d’une taille de 60 à plus de 100 pieds, naviguent à Saint-Tropez, sous l’égide d’un comité de course dédié, avec des parcours taillés sur leur démesure. Ils apparaissent au classements en IRC A, mais intègrent leurs résultats aux Voiles à leur championnat Inshore qui comprend 6 rendez-vous, et qui se conclue ici même à Saint-Tropez.

Benoit de Froidmont, Président de l’IMA : « Je navigue depuis l'enfance, et depuis une dizaine d’années sur les Maxi. On régate pour le plaisir et on se prend à la compétition, et c'est ainsi que j'ai rapidement intégré les gros équipages de Maxi. L’IMA a déjà 40 ans, créée par Edmond de Rothschild notamment. Il y’a plus de 60 membres aujourd’hui et nous couvrons tout le circuit de Méditerranée, et une bonne partie des Caraïbes. On m’a proposé l’an passé la présidence, pour un  mandat de 3 ans. Nous avons 10 nouveaux membres cette année. Notre rôle et notamment une aide à l’organisation des régates, sur un certain nombre de points, organisation des comités, logistique, coordination des règlement pour que les membres de l’IMA mais aussi les non membres, naviguent selon des règles équitables. Nous sommes une garantie de l’harmonisation des règles de courses pour nos Maxi. Nous nous voulons un  label de qualité. L’IMA apporte une forme de renouveau au milieu des yachts Maxi. C’est la première fois que nous entrons en collaboration réelle avec les Voiles, grâce à Tony Oller, Frédérique Fantino et Georges Kohler, qui ont vu la valeur ajoutée que nous apportons. Nous naviguons cette semaine avec notre comité de course distinct, pour des questions de sécurité, et pour avoir des parcours plus appropriés aux Maxi. Les Voiles entrent dans notre championnat, et constituent la dernière manche. Nous remettrons dimanche le trophée de notre championnat Inshore qui compte 6 courses. Les Voiles sont magiques, il n’y a pas d’égale en Méditerranée, en terme de convivialité. On va voir de plus en plus de Maxi à Saint-Tropez… »

Jacques Chirac et le sport…

Marc Pajot ayant retrouvé, « abandonné » dans un chantier italien, son 12 m JI French Kiss, le mythique voilier demi-finaliste de la Coupe de l’America à Freemantle en 1987, il lui est venu l’idée de le réarmer et de naviguer aux Voiles avec une bonne partie de l’équipage de son historique saga Australienne, Albert Jacobsoon, Stan Dripaut, Marc Bouet, Denis Vanier notamment. « Nous retournons tous sur French Kiss avec plaisir » raconte Marc Pajot, « Il est « dans son jus », avec ses 24 tonnes et sa quille à ailette… on se retrouve tous avec bonheur, en compagnie de notre partenaire de l’époque, Monsieur Serge Crasnianski. »

Actualité oblige, les souvenirs remontent vite et les fans de la Coupe de l’America se souviennent du rôle essentiel joué en 1992 par Jacques Chirac, alors Maire de Paris, et qui s’était fortement engagé en soutien d’une nouvelle campagne Française de l’America’s Cup à San Diego. Marc se souvient : « Le départ de Jacques Chirac ravive de beaux souvenirs. Nous sommes en 1992, et la situation politique en France est singulière. Nous sortions d’une belle perf à Perth et le temps passant, Jacques Chirac s’est engagé au nom de la Ville de Paris, à condition que l’on trouve l’autre moitié du budget, ce que nous avons fait avec le Groupe Legris. J’ai alors découvert l’homme Chirac! Il s’est montré droit, fidèle à sa parole, très engagé à nos côtés, malgré les embûches politiques nombreuses à l’époque. Il était sincère, motivé par le projet qui en définitive, avait été voté à l’unanimité par le conseil de Paris. Jacques Chirac était très enthousiaste pour le sport, pour tous les sports. La mer n’était pas son univers mais il a spontanément aimé les marins, sportifs de haut niveau dans le contexte de la Coupe, et il s’est tout de suite fondu dans notre équipe. Il s'est montré clairvoyant, profondément humain. Le montage et le fonctionnement d’un groupe d’hommes investis d’une mission le fascinaient. C’est l’Humain qui le passionnait, faire travailler les hommes ensemble. »

photo - Gilles Martin-Raget

photo - Gilles Martin-Raget

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