14 Mai 2020
Généralement, les défaites engendrent des débandades mémorables. En cette fin confinement, dans le nautisme, c'est le contraire !! La réouverture de la navigation de plaisance, qui devait être célébrée comme une victoire, se révèle être dans la pratique un bazar incroyable.
A la base de cette situation, la contradiction entre les arrêtés des Préfectures Maritimes (qui autorisent et encadrent la navigation de plaisance à compter du 11 mai), et le décret du Gouvernement (qui l'interdit, sauf accord express des Préfets départementaux aux communes qui en font la demande), une contradiction renforcée par les non dits de certains ports de plaisance envers les plaisanciers, et la communication défaillante des Affaires Maritimes...
La conséquence de ce capharnaüm à la française : à ce jour, la navigation de plaisance depuis une commune littorale, n'est possible, que si la mairie a obtenu une autorisation officielle dans ce sens, de sa préfecture de rattachement. Ce processus est d'ailleurs le même que celui mis en oeuvre pour l'accès aux plages dynamiques...
S'il va sans dire que d'ici une dizaine de jours, la plupart des communes - qui en ont fait la demande - auront reçu cette autorisation, mais la situation actuelle qui prévaut est tout bonnement hallucinante !
Non dits de certains ports, les Affmar à la peine...
Tout d'abord du fait des non-dits de certains ports, qui se gardent bien d'expliquer clairement cette situation aux plaisanciers, on ne sait pas trop pourquoi d'ailleurs, car reculer de quelques jours les balades en mer n'apparaît pas comme insurmontable, après deux mois d'interdiction totale !!
Ensuite du fait d'une communication défaillante des Affaires Maritimes : ces dernières ont publié hier une explication de texte se rapportant à l'arrêté de la Premar Méditerranée, dont on ne comprend absolument rien, et qui laisse à penser que l'interdiction ne serait valable que pour les eaux intérieures, ce qui est naturellement faux !
Suite aux nombreux messages de plaisanciers reçus à la rédaction, nous avons contacté hier matin une quarantaine d'acteurs portuaires répartis sur les différentes façades maritimes, qui représentent une grosse quarantaine de ports, pour nous faire une opinion objective de la situation.
Si cette étude n'est pas exhaustive, la situation évoluant en parallèle très vite chaque jour, elle permet toutefois de se rendre compte de la disparité des situations et du fait de l'absence étonnante de démarche commune des maires !
La conséquence directe de la cacophonie actuelle retombe directement sur les plaisanciers.
Ceux navigant de bonne foi, alors que c'est interdit et que leur port ne le leur a pas dit, étant verbalisés à 135 euros pièce, sans en comprendre la raison par une Gendarmerie Maritime intransigeante, et ceux ne navigant pas, ne comprenant rien à cette situation ubuesque...
Sur le Bassin d'Arcachon, et alors que la Préfète a confirmé par écrit la possibilité de navigation, mais parce que l'autorisation officielle du Préfet traîne à venir pour les communes, la Gendarmerie Maritime s'en donne à coeur joie....
Si l'on a peu de doute sur le fait que la plupart des communes ayant un port de plaisance et faisant leur demande d'autorisation de naviguer obtiendront ladite autorisation d'ici 10 à 15 jours, et sur le fait que retarder sa première nav' d'une dizaine de jours n'apparaît pas comme insurmontable pour la quasi-totalité des plaisanciers - il y a déjà un peu de travail de préparation du bateau à réaliser d'ici là - il apparaît navrant qu'une communication claire à destination des plaisanciers soit si absente !!
Si absente de la part de certains ports de plaisance, et si absente de la part des Affaires Maritimes !!