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Bien choisir le matériel de plongée à embarquer à bord de son bateau de plaisance

Un bout dans l’hélice ou le gouvernail, gratter une coque entre deux carénages, une ancre coincée au fond, il existe bien des situations au cours desquelles la possession d’un moyen de plongée sous-marine à bord pourrait rendre un service considérable. Quelles sont les solutions pour plonger à l’air, en toute autonomie, depuis un bateau ?

Bien choisir le matériel de plongée à embarquer à bord de son bateau de plaisance

Si tout le monde, ou presque, est capable de descendre à 8/10 m de fond, à le toucher, pour ensuite remonter, s’y maintenir et y travailler une petite minute à dégager une ancre représente une mission impossible. Pour ce faire, il faut un équipement permettant de respirer au fond, du matériel de plongée à l’air.

Rappelons en préambule, que la pratique de la plongée sous-marine à l’air individuelle présente des risques importants pour les candidats non formés.
Nous n’allons pas décrire ici les modes de plongée proprement dits ou le matériel d’exploration, mais comment procéder et s'équiper pour descendre contre ou sous le bateau dans la zone des 10 m.

La formation est indispensable, tout comme un état de santé compatible avec ce genre d’activité.

Les risques de la plongée à l’air

Les risques toxiques
Les gaz sous pression dans le sang sont dangereux quand non maîtrisés.

  • L’azote dans le sang peut déclencher une narcose (ivresse des profondeurs) au cours de laquelle peut survenir la noyade.
  • La trop forte pression partielle d’oxygène (au delà de 60 m) expose au risque de perte de connaissance et à la noyade.
  • La trop forte concentration de CO2 (hypercapnie) causée par l'essoufflement excessif du plongeur ou d’une pollution lors de l’alimentation en air de son système conduit, là encore, à la perte de conscience.
  • La trop forte concentration de CO causée par une pollution lors de l’alimentation en air du système mène, là encore, à la perte de conscience.

Les risques barotraumatiques
En plongée, la pression exercée sur le corps par l’eau croît avec la profondeur.
Les détendeurs de plongée à l’air délivrent un air comprimé à la pression de la profondeur où se trouve le plongeur.

  • Ainsi, à 10 m de fond, les poumons contiennent 2 bars (pression régnant à - 10 m) x 8 L (capacité pulmonaire) soient 16 L d’air à la pression de la surface (1 bar). En cas de remontée trop rapide sans expiration (plongeur sans connaissance), les poumons peuvent être très gravement lésés.
  • Les tympans sont exposés au même risque, tout particulièrement si on envisage de plonger enrhumé.

Les types de matériels utilisables

Le bloc de plongée classique

Si l’activité du bord ne consiste pas à l’exploration des fonds sous-marins, la solution la plus simple consiste à disposer, à bord d’un bloc de 6, 10 ou 12 L, équipé d’un détendeur à deux étages, d’un manomètre, de palmes sérieuses, d’un bon masque et tuba, et, suivant le bassin de navigation, d’une combinaison de protection thermique en néoprène.
Dans le cas où cette protection s’impose, il faut aussi disposer de lest (ceinture et plombs) pour annuler la flottabilité du plongeur équipé. Impossible de plonger en combinaison sans plombs !
Un bloc de 12 L offre une autonomie très confortable à faible profondeur (90 minutes). On peut recharger un bloc de ce type dans les centres de plongée du monde entier.

Le bloc de plongée miniature

Spécialement conçus pour des usages de plongée d’urgence depuis un bateau, ces blocs d’un volume d’½ litre, permettent de passer une dizaine de minutes sous l’eau pour décrocher une ancre ou un bout pris dans l’hélice.
Avec ces systèmes, pas question d’explorer les fonds, mais ils sont très pratiques et peu volumineux à stocker. Ils sont issus, pour certains, des petites bouteilles montées sur certains gilets de plongée, ce sont les systèmes “haute pression” qui nécessitent un détendeur à deux étages mais offrent une autonomie plus importante.
Ceux-ci se rechargent à 200 Bars comme les blocs conventionnels et doivent être périodiquement ré-éprouvés) qui fonctionnent avec un détendeur à deux étages.
La seconde catégorie, dite “basse pression”, fonctionne avec un second étage de détendeur à deux étages, se rechargent à moins de 10 bars et évitent ainsi le problème (facile à surmonter) de la ré-épreuve.

On les recharge de différentes manières :

  • via un petit compresseur de plongée dédié, comme celui du SEAGOW, basse pression.
SeaGow et son compresseur 459 €

 

  • via une pompe à vélo ou un compresseur dédié comme le EAZYDIVE, basse pression.
Eazydive et son compresseur dédié 669 € chez Uship
  • via un compresseur classique de plongée à l’air, comme le Spare Air, 368 € nu.

 

  • via une pompe manuelle comme le MiniDive, appareil très versatile, car on peut le recharger aussi depuis un compresseur dédié, ou un compresseur de plongée. Système haute-pression. Moins de 600 € tout compris avec une pompe manuelle ou un compresseur 12 V.

Le compresseur de bord

Le compresseur de bord permet de gonfler les blocs depuis le bateau. Les modèles du marché sont en général équipés d’un petit moteur à essence, couplé sur le compresseur proprement dit.
Leur utilisation expose à plusieurs risques majeurs :

  • La pollution de l’air aspiré

Hors de question de faire fonctionner le compresseur lorsque tourne le diesel du bord. La présence de polluants dans l’air est dangereuse même si les compresseurs disposent de filtres ad-hoc. Il faut particulièrement soigner la prise d’air.

  • Le risque “essence” à bord

Le diesel est un carburant inerte et ininflammable sous la pression atmosphérique. Il lui faut les centaines de bars de la pompe à injection pour en faire un produit déflagrant, mélangé à l’air.
Avec l’essence, rien de tel, les vapeurs sont inflammables, et confinées, explosives.
Le stockage d'essence à bord doit se faire dans un coffre très ventilé, sans aucune source d’étincelle à proximité. En cas d’incendie à bord, le bidon d’essence joue le rôle fatal de la “bombe accélératrice”.
Mis à part ces risques, la possession d’un tel compresseur autorise aux initiés de belles plongées en autonomie (sans toutefois bénéficier d’une évacuation rapide en cas d’accident comme lors de la pratique au sein d’un club) et des interventions de sécurité sur le bateau, si le besoin s’en fait sentir.
Un tel compresseur est vendu entre 3000 et 4000 €.

Le Narguilé

Le narguilé est un compresseur moyenne pression, sur lequel est relié directement le deuxième étage d’un détendeur traditionnel de plongée à l’air. On plonge ainsi sans bloc.
Il débite ainsi un air, moyenne pression, 4 bars, à l’entrée du détendeur, qui le détendra ensuite à la pression (dépendant de la profondeur) voulue.
Différents systèmes cohabitent : 220 V, 2 V, 24 V.
A bord des navires de plaisance, le courant continue est souvent disponible pour les services via les batteries de servitude.
Pourquoi ne pas opter pour un système 12 V qui consommera 40 Ah, une consommation facilement étalable par la plupart des bateaux équipés d’un pack servitude.
Un système 100 % électrique (AC ou DC) permettra de s’affranchir du risque “essence”. Comme en présence de tout compresseur de plongée, le soin de la qualité de l’air à l'entrée est primordial.

 

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