29 Septembre 2020
Une cérémonie d’hommage avait eu lieu en présence du Président de la République le 13 juin 2019.
« Le canot a été frappé par une vague puissante et de grande hauteur. Sous la violence du choc, deux vitres sur l'avant de la timonerie explosent et l'eau de mer déferle à l'intérieur », décrit BEAmer dans un rapport.
« Dès lors, la situation n'était plus maîtrisable […] L'envahissement du navire a anéanti les capacités de redressement du navire » quand de nouvelles vagues se sont abattues sur lui.
Quatre des sept membres d'équipage se retrouvent à la mer, tandis que les trois autres restent prisonniers à l'intérieur du canot retourné.
Sur les quatre qui sont à l'eau, trois réussissent à rejoindre la côte sains et saufs. Parmi les trois restés dans le canot, un seul en sera extrait vivant.
« Le facteur matériel prédominant de l'accident du CTT Jack Morisseau est la rupture de deux vitres avant de la timonerie », assure le BEA. Et d’ajouter que dès que le canot a été envahi par l'eau, « les conditions de survie à bord ont été gravement compromises par l'électrification des parties métalliques qui structurent l'espace timonerie ». Cette électrification a « dégradé les capacités d'action de l'équipage avant le chavirement », souligne le rapport.
Le BEA préconise à la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de remplacer les vitrages qui ne sont pas en verre trempé par des vitrages feuilletés et trempés à bord de ses canots tous temps.
Il recommande également à l'administration « d'inciter les exploitants à définir les limites d'emploi des navires de sauvetage », notamment lorsque les conditions météorologiques sont particulièrement difficiles. Par délégation du préfet maritime, le CROSS Etel (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) avait mobilisé le canot de la SNSM afin qu'il aille porter secours au chalutier.
Le 7 juin 2019, le Jack Morisseau était sorti pendant la tempête Miguel pour aller secourir le Carrera, un chalutier de 12 mètres.
Le patron pêcheur - en retraite - était alors seul à bord, une situation d'autant plus étonnante « que son permis d'armement lui imposait un effectif de deux personnes », note le BEA.
« Un membre d'équipage aurait pu remettre en cause sa décision d'appareiller », estime l'organisme.