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Vendée Globe 2020 – Des innovations majeures pour les Imoca 

A chaque nouvelle édition, les Imoca affichent des progrès significatifs en termes de développement. La maîtrise des foils et l’exploitation de la data leur ont fait franchir un nouveau cap cette année. 

Vendée Globe 2020 – Des innovations majeures pour les Imoca 
Vendée Globe 2020 – Des innovations majeures pour les Imoca 

Amélioration des foils 

Les Imoca de dernière génération visent clairement le temps record : « Entre 59 et 70 jours selon la météo », annonce ainsi Alex Thomson à une semaine du départ.

Armel Le Cléac’h, vainqueur de la précédente édition, avait mis 74 jours pour réussir son tour du monde. Depuis l’édition 2016, la vitesse a encore augmenté d’un cran avec des innovations majeures dans trois domaines principaux : les foils, la data et la sécurité des skippers.

« L’évolution de taille, ce sont les foils, quatre ans après l’apparition de ces nouveaux appendices », explique Armel Le Cléac’h. « Ils sont entrés dans les mœurs, mais leur surface a beaucoup évolué. C’est finalement logique, comme à chaque cycle de Vendée Globe : la vitesse augmente et tout progresse. Les pilotes, les capteurs, les cockpits fermés, tout est lié à la vitesse. Mais, avec ces vitesses vertigineuses, les bateaux rencontrent des chocs très violents ».

Des foils dont certaines équipes en sont à leur 4ème version permettent aux monocoques de « voler », du moins de se soulever au-dessus de l’eau dès 12 nœuds de vent.

Depuis l’apparition des foils sur l’édition 2016, la classe Imoca a innové également en autorisant le réglage de ces ailerons : « Nous avons autorisé une amplitude de 5°, ce qui est un changement majeur pour aller vite à toutes les allures du près, jusqu’au portant, ce qui n’était pas le cas avant », souligne Antoine Mermod, président de la classe Imoca.

Capteurs et data

Des capteurs en fibre optique ont été installés sur tous les éléments qui subissent des efforts, pour transmettre des informations capitales au skipper. Sébastien Josse, skipper remplaçant de Nicolas Troussel (Corum L’Epargne) l’explique clairement : 

« Le nerf de la guerre pour mettre le curseur au bon endroit et maintenir des vitesses élevées dans la durée, ce sont les informations transmises par les capteurs. Grâce à la fibre optique, le skipper connaît les charges dynamiques en instantané, les déformations d’une pièce. Rien n’est laissé au hasard, les équipes deviennent de plus en plus pointues. A bord des foilers, le Vendée Globe n’est plus une aventure, et le skipper devient un opérateur. » 

À bord de Hugo Boss, 350 capteurs sont ainsi répartis sur le bateau, des safrans à la coque, en passant par le gréement et les foils. Sachant que des alarmes se déclenchent si les seuils sont atteints, le niveau sonore participe largement à l’inconfort à bord des Imoca !

Vendée Globe 2020 – Des innovations majeures pour les Imoca 

Meilleurs pilotes automatiques 

La data a aussi permis de faire évoluer les pilotes automatiques. Depuis plusieurs années déjà, le skipper ne barre que très peu sur le Vendée Globe, mais un cap énorme a été franchi sur cette édition 2020. 

Avec des capteurs, les pilotes automatiques comprennent désormais les mouvements du bateau et peuvent détecter le tangage et le roulis.

L’augmentation de la vitesse des bateaux a aussi changé la manière de naviguer : le pilote gère le cap en fonction du vent apparent et s’occupe de maintenir le bateau en vol, tandis que le skipper se concentre sur les réglages. Une nouvelle configuration qui vient améliorer la sécurité et le confort du skipper. 

La place du skipper n’est plus tellement à l’extérieur du bateau, mais enfermé à l’intérieur, protégé des paquets de mer et les yeux rivés sur ces écrans. « Alex Thomson est allé au bout du concept, en noyant la zone de vie et les manœuvres. On regarde les voiles et la mer sur écran grâce aux caméras embarquées. Il n’y a plus vraiment de sensations de vent et d’embruns. C’est assez perturbant tout de même ! » confie Yann Eliès, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre avec Charlie Dalin sur Apivia, et 5ème du Vendée Globe 2016.

Systèmes anti-OFNI

Au niveau de la sécurité, plusieurs systèmes en développement sont embarqués pour limiter les rencontres avec les OFNIS ou les cétacés, causes de bien des casses et abandons : Oscar est un boîtier installé en tête de mât composé de trois caméras – dont deux thermiques – couplées à l’intelligence artificielle permettant de détecter jusqu’à 600 mètres un objet mesurant de 4 à 150 mètres. 18 Imoca sur cette 9ème édition du Vendée Globe en sont dotés.

Le système Pinger, un répulsif à baleine, est quant à lui en cours de mise au point pour la course au large ; 3 skippers l’ont déjà installé sur les quilles de leur bateau. 

La communication à bord s’est aussi améliorée avec des nouvelles antennes plus fiables, et surtout permettant un meilleur débit. La relation avec la terre est donc plus aisée, même si d’aucuns ne souhaitent pas en abuser pour s’immerger pleinement dans leur course.

Optimiser les performances des skippers

Parce que le skipper doit s’adapter aux nouvelles contraintes liées à la vitesse du bateau, la forme physique et le sommeil du skipper demeurent plus que jamais des gages de performance. 

Thomas Ruyant (LinkedOut), grâce à une ceinture connectée, va ainsi rassembler des datas en continu sur son état de forme (respiration, pouls) pendant la course. Le but étant de trouver une jauge qui indique son état de fatigue et la nécessité de récupération. 

Dans le même esprit, Alex Thomson utilisera des appareils et capteurs portables pour analyser en temps réel son état physique et mental, afin de l’aider à optimiser ses performances et ses capacités de prise de décision.

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