5 Mars 2021
Il aura parcouru au total 29 122 milles nautiques, à la vitesse moyenne de 10,39 nœuds.
Le skipper de l’Imoca Stark voulait être le premier Finlandais à boucler le Vendée Globe, et c’est fait ! Avec l’arrivée de « Super Happy Ari » se ferme la ligne d’arrivée de ce 9ème Vendée Globe.
Après avoir longé l’île d’Yeu, Ari Huusela est arrivé aux Sables d’Olonne ce vendredi matin, un peu plus tôt que prévu. Un simple et joyeux cortège a ensuite accompagné le skipper jusqu’à la ligne d’arrivée.
Le skipper finlandais s’était fixé comme objectif de boucler ce tour du monde, parce qu’il était clair, avant le départ, qu’il ne s’accorderait qu’une chance de tenter l’aventure.
Ancien ingénieur aéronautique devenu pilote de ligne, passionné de course au large depuis sa première traversée de l'Atlantique en Mini650 en 1999, Ari Huusela est devenu le premier skipper d'une nation nordique à terminer le Vendée Globe.
Sa 25ème place importe infiniment moins que son statut de finisher, et le Finlandais a largement mérité son surnom de « Super Happy Ari » : alors que les galères s’amoncelaient sur son bateau, il a concédé qu’il n’était que « happy ». « Je ne suis pas du tout soucieux du fait d’être dernier », disait-il encore il y a quelques jours. « Je suis juste super content d’être dans la course et d’être là où je suis. Je savais que je serais loin des autres, et l’essentiel était de terminer, avec un bateau solide et qui reviendrait en bon état ».
Très longtemps au contact d’Alexia Barrier (TSE-4MyPlanet), le pilote n’a perdu contact avec elle que lors des quinze derniers jours quand, entrée la première dans la zone de hautes pressions du sud des Açores, la 6e navigatrice à finir un tour du monde cette année en solitaire a creusé l’écart, Stark restant encalminé dans l’ouest de l’anticyclone.
Quelques moments de son tour du monde le marqueront peut-être plus que d’autres : l’épouvantable orage sous lequel il s’est enferré dans le pot au noir, à l’aller ; la traversée vers l’Afrique du Sud, sous grande voile d’avant et au contact de Clément Giraud et Sébastien Destremau ; le méchant système dépressionnaire qui le secoue au cap Leeuwin et lui fait affronter plus que la limite qu’il s’était autorisé à défier : 30 nœuds de vent, et les routages calés sur cette limite pour ne pas abîmer le bateau ; enfin la tempête à l’ouest du cap Horn, qui lui fit essuyer des vents de 40 à 50 nœuds…
Terminer ce Vendée Globe, c’est pour ce pilote de ligne le point d’orgue d’une carrière au large entamée en Mini à la fin des années 90. En 1999, sur un 650 dessiné par son compatriote Kamu Strahlmann (ministe en 1997), Ari s’était classé 13ème, juste derrière un certain Yannick Bestaven.
Plus tard, il a racheté l'ancien Aberdeen Asset Management conçu par Andrew Cape, mené par Sam Davies lors de la Mini en 2001, pour une 11ème place. Privé, pour des raisons qu’il ne comprend toujours pas, de l’édition 2003, Huusela a vendu le bateau à Isabelle Joschke et l’a aidée à prendre le départ.
Après une nouvelle Mini en 2007, après avoir également régaté en F18, il a pris le départ de la Route du Rhum sur un Pogo40 dans la classe Rhum, et a pris la 9ème place. Restait à conquérir le Vendée Globe, sur le plan Owen Clarke qui eut pour premières couleurs celles d'Aviva avec le skipper Dee Caffari (2008-2009).
Il y a deux ans, enfin, Ari Huusela faisait équipe avec Mikey Ferguson sur la Transat Jacques Vabre (26ème), pour prendre le temps de comprendre le bateau et d’en dominer l’essentiel.