12 Novembre 2024
Les skippeurs le savaient en s’engageant dans la course : ‘‘Qui s'embarque sur la mer n'a pas toujours beau temps.’’
Pourtant, le début de course a été plutôt paisible. Mais au passage du cap Finisterre, la flotte a fait face à des « conditions extrêmes » raconte Benjamin Dutreux, skippeur de l’Imoca Guyot environnement - Water Family. Avec une moyenne de 30 nœuds de vent et « des rafales dépassant 40 nœuds » selon Violette Dorange, skippeuse de DeVenir, la nuit s’annonçait courte. « J’ai passé une nuit blanche. » avoue quant à lui Conrad Colman, skippeur du MS Amlin.
Une météo capricieuse donc, mais de laquelle certains, comme Sam Goodchild, ont su tirer profit. Le skippeur de l’Imoca Vulnérable s’est en effet placé en tête de la course, dépassant Charlie Dalin, skippeur du Macif Santé Prévoyance qui menait la flotte jusqu’en milieu de journée. « Heureusement qu’on ne vit pas ça au Vendée Globe tous les jours. La mer était courte, ce n’était vraiment pas agréable. » confie ce dernier.
Dans de telles circonstances, personne n’est à l’abri des ennuis. Yoann Richomme, skippeur du Paprec Arkéa a par exemple révélé qu'il a dû faire demi-tour à cause de l'accumulation d'algues autour de sa quille. Thomas Ruyant, skippeur du Vulnérable a, de son côté, admis qu’il doit déjà faire face à une voie d’eau à l’avant de son bateau, dans la soute à voile.
Heureusement, le marin et son équipe affirment « maîtriser la situation. »
Les blessures sont aussi un risque important en pleine course, et plusieurs marins doivent déjà y faire face. Jingkun Xu, skippeur du Singchain Team Haikou, a du mal à se déplacer sur son bateau depuis qu’il s'est blessé à la cheville et « espère ne pas souffrir d’une fracture. » Même inquiétude du côté de Maxime Sorel, skippeur de V and B - Monbana-Mayenne, qui s’est fait une entorse à la cheville en luttant avec le hook alors qu’il tentait de réduire sa grande voile. « Elle est légèrement enflée, il va falloir surveiller ça. » confie-t-il.
Face aux risques que présentait la météo, la flotte n’a pas été homogène pour les choix d’itinéraires au moment d’aborder le DST (dispositif de séparation du trafic). La tête de course est passée à l’intérieur, bataillant pour ne pas être coincé dans les zones moins ventées au bord de la côte. D’autres, comme Nicolas Lunven, skippeur du Holcim - PRB, ont choisi une route plus à l’Ouest. « Je n’étais pas à l’aise à l’idée de passer à l’intérieur du DST, j’ai préféré prendre cette route plus simple. » avoue ce dernier, tandis que Violette Dorange (DeVenir) explique : « On perdait peu dans les routages et c’était plus facile niveau météo. »
Le vent devrait se calmer un peu dans les prochaines heures. Avec des prévisions annonçant moins de 7 nœuds de vent entre les Canaries et le Cap-Vert. Il sera alors impératif pour les skippeurs/skippeuses de bien se placer dans ces zones de calme. La tête de la flotte devrait quant à elle atteindre Madère dès demain soir.