4 Novembre 2020
La direction de course a communiqué samedi le positionnement des 72 points GPS, séparés de 5 ° et qui constituent la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA), une couronne virtuelle sous laquelle les skippers ne peuvent pas descendre, pour raisons de sécurité.
Ces points dessinent donc une zone d’interdiction à la navigation que la flotte va aborder un peu avant de franchir la longitude du Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), et qui se dessinera dans leur sud sur la route vers le Cap Leeuwin (Australie), puis vers le Cap Horn (Chili), ces trois grands caps, jalons du parcours, étant à laisser à bâbord.
« Depuis plusieurs mois, nous travaillons avec CLS (Collecte Localisation Satellites) pour surveiller le déplacement des glaces dans la zone antarctique, dans l’océan Indien comme dans l’océan Pacifique. Ces images satellites se commandent à l’avance et elles sont traitées chez CLS Brest, avec l’analyste radar CLS Jimmy Viard. Nous avons établi une première zone, communiquée le 1er octobre et, mercredi dernier, nous avons affiné nos positionnements et communiqué sur la ZEA version Départ remise aux coureurs le 30 octobre » précise Jacques Caraës, le directeur de course.
L’observation de la position des glaces a permis de descendre globalement la Zone d’Exclusion Antarctique d’environ 1°. A l’inverse, la direction de course a sensiblement remonté des marques GPS à l’ouest de la Géorgie du Sud. La route faisait 24 385 milles nautiques le 1er octobre, et n’en fait plus que 24 296.
Les positions des glaces ne sont pas les seuls éléments pris en compte pour établir la ZEA. A la demande du MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) australien et de l’AMSA (Australian Maritime Safety Authority), quatre points délimitent la frontière de la zone dans laquelle les secours australiens peuvent déployer des forces aériennes pour le repérage des bateaux en difficulté, soit à 1000 milles des dernières côtes (situés à la latitude 46°00 Sud et courent de 105 à 120° de longitude Est). Un accord entre les autorités australiennes et l’organisation du Vendée Globe a été signé en ce sens.
L’observation des glaces continue après le départ du Vendée Globe, et se prolonge après le passage des premiers aux abords de la ZEA, parce que l’écart entre les premiers et le peloton de derrière risque d’être très important.
« On réactualise pendant la course pour les retardataires avec de nouvelles prises d’images. Et, si CLS détecte un iceberg ou en suspecte la présence sur la route, nous émettons un « Ice Report » à destination de la flotte. Et nous pouvons bouger les points GPS de la ZEA dans un cadre défini, calé sur la position du leader, afin de respecter la stratégie de navigation de tous » explique Jacques Caraës.
Sur la route de la flotte vont se présenter des zones de fort trafic maritime (cargos, porte-containers…) qui, au plus fort de la densité, respectent les règles de dispositif de séparation du trafic, dans lequel peuvent circuler les voiliers.
Pour raisons de sécurité, la Direction de course a fait de ces DST des zones interdites à la navigation pour les Imoca en course. Ainsi, les instructions de course ont déterminé les points GPS des zones interdites du Cap Finisterre, du Cape Roca (le point le plus Ouest du Portugal), de Cape St Vincente (pointe méridionale du Portugal), de Mauritanie, et des Canaries, Est et Ouest.
Pour cette édition 2020-2021, la Direction de course a aussi établi deux DST complémentaires, qui jusqu’à présent n’étaient pas naturellement sur la route des concurrents du Vendée Globe. Mais la trajectoire finale d’Armel Le Cléac'h, lors de sa victoire en 2016-2017, a fait apparaître que, avec les foilers et sous certaines conditions de vent et de mer, il devenait intéressant de monter très au nord de la France avant de redescendre vers les Sables. Ainsi, le DST de Ouessant et celui de Scilly Ouest sont devenus cette année des zones interdites.