11 Décembre 2020
Une mer plus calme et un vent moins soutenu permettent aux skippers de faire le point sur les 33 jours écoulés depuis leur départ des Sables d’Olonne, le 8 novembre dernier, de vérifier et réparer le matériel et de se projeter sur la fin de cet Océan Indien.
Toujours en deuxième position derrière Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut) se fait philosophe, satisfait d’une position préservée de haute lutte et face à un sort qui ne l’a guère favorisé depuis le début.
Au pointage de 15h 00, LinkedOut revient sur le leader, Charlie Dalin, avec moins de 100 milles de retard…
« Je navigue sur mon foil tronqué et ce sont des conditions où il me manque cruellement ! Mais bon, c’est comme ça et ça va durer jusqu’à la fin du tour… Je ne me plains pas mais je perds environ 20 % du potentiel du bateau sur ce bord tribord amures. Dans la brise, ça se ressent un peu moins, mais dans certaines conditions comme en ce moment, ce sont cinq nœuds supplémentaires qui partent en fumée. Il y a encore de la mer, mais c’est dans le bon sens : la houle pourrait me faire démarrer pour que le foil soit efficace. »
A moins de 100 milles du leader cet après-midi, Thomas Ruyant est plus que jamais à l’affût, prêt à profiter de la moindre défaillance d’Apivia, avec derrière lui un Yannick Bestaven qui se rapproche. Le skipper de Maître CoQ est en effet sur une trajectoire plus efficace que celle de LinkedOut, revenu de son perchoir au Nord de la flotte pour contourner la dépression de ces derniers jours.
Un resserrement des trajectoires dans le groupe leader est attendu, et c’est bien regroupé que les 6 protagonistes de tête devraient passer dimanche la longitude du Cap Leeuwin, à la pointe occidentale de l’Australie.
« Le dernier obstacle a été passé il y a 24 heures… Ça fait du bien quand on sait que devant nous, ce sont plutôt des conditions assez « cool ». Ça permet aussi de régler les petits soucis du bord, de prendre du temps un peu pour moi, de bien manger : j’ai bien dormi cette nuit. Le vent est encore un peu irrégulier, mais j’ai du ciel bleu ! En tous cas, ça fait du bien une petite pause parce que depuis le début de l’océan Indien, on a été vraiment servi en météo. J’ai eu deux lattes de grand-voile à changer hier : j’étais sans GV pendant 2-3 heures, mais c’est allé assez vite parce que j’avais l’expérience de 2016. Il y a toujours des trucs à faire sur ces bateaux, de l’entretien, mais je suis opérationnel et LinkedOut aussi.
Là, tactiquement, je fais du Sud-Est pour me repositionner devant mes concurrents, mais je n’ai pas trop le choix car j’ai pour l’instant du vent d’Ouest ! Je me dirige vers la ZEA qu’a priori, nous allons tous longer pendant un petit moment… Mais c’est un peu le bord obligatoire aussi. Les conditions de navigation à venir sont chouettes parce qu’il n’y a pas de coup de vent de prévu, si ce n’est un petit passage en arrière d’une dépression, et encore : ça peut changer et le « timing » aussi. Mais ce que je vois jusqu’à la Nouvelle-Zélande, ce n’est que du tribord amures ! Ça ne m’arrange pas des masses… Mais je fais avec : j’essaye de trouver le bon fonctionnement du bateau avec mon foil bâbord abîmé.
Et on va quand même assez vite vers l’Est et le décalage horaire est important : chaque jour, on est « jetlagué » ! Il faut arriver à suivre le rythme du soleil pour bien dormir… »