8 Décembre 2020
Actuellement au cœur de l’Océan Indien, Maxime Sorel et V and B – Mayenne restent bien accrochés à leur 11ème position dans le groupe des poursuivants du duo de tête composé de Charlie Dalin (Apivia) en première place, suivi de Thomas Ruyant (LinkedOut).
Depuis hier et jusqu’à jeudi, le skipper devrait traverser une dépression virulente et des conditions dantesques ; positionné dans l’Ouest de cette dépression, l’Imoca V and B – Mayenne devrait affronter des vents de 45 nœuds avec des rafales à 60 nœuds, et des vagues de 9 mètres dans les prochaines heures.
Joint par son équipe aujourd’hui, Maxime a la voix claire, presque enjouée :
« Je vais bien malgré les vagues qui explosent au-dessus du bateau. C’est vraiment très étonnant comme mer. Hier j’étais bien énervé et j’avais peur pour le bateau. Ça fait déjà plusieurs jours que ça dure, ça commence à être long. Mais aujourd’hui j’accepte la situation. Je fais le dos rond. J’essaie de faire quelques petits tours pour m’assurer que tout va bien. Cette nuit j'ai même fait l’autruche dans ma bannette en attendant que ça passe. Ma voilure est fortement réduite avec 3 ris et la trinquette. J’ai étonnamment bien dormi même si ça bouge dans tous les sens. »
« Le paysage est assez irréel. C’est comme dans les pires films de tempêtes. C’est ouf, la mer est défoncée ! J’ai eu une rafale jusqu'à 64 nœuds (118 km/h)… Je n’avais jamais connu ça ! Je savais que j’allais voir de fortes houles avec de grands surfs, mais je ne pensais pas naviguer dans une mer qui empêche d’avancer. On ralentit pour ne pas casser et malgré cela V and B - Mayenne garde des vitesses élevées avec des pointes à 25 nœuds. Le bateau est très gîté, c’est hyper inconfortable mais cela l’aide à mieux passer les vagues. Évidemment la vie est très compliquée à bord. J’ai du mal à boire un verre d’eau sans en mettre partout entre la cuisine et la table à carte. Tout est une mission ! »
« Clairement il n’y a aucun plaisir en ce moment. Je fonctionne en mode survie. Je n’ai plus de notion du temps. Je ne me pose pas de question, j’avance. Le bateau semble aller bien. Moi aussi. Mais ce matin, comme si la vie voulait me faire un cadeau, la porte s’est ouverte toute seule et dehors le paysage était magique avec un ciel couleur or et un énorme arc-en-ciel. C’est mon seul plaisir depuis quelques jours mais quel régal ! »