25 Mai 2021
Pour comprendre ce que représente un navire tel l’Emma Mærsk, il faut pouvoir s’en imaginer les dimensions.
● 397 m de longueur, soient près de 4 terrains de football en longueur.
● 56 m de largeur, soit un peu moins de la largeur d’un terrain FIFA de footbal.
● 16 m de tirant d’eau, soit la hauteur d’un immeuble R+4.
● Hauteur totale quille-superstructures (hors antennes) 30 m, hauteur d’un immeuble R+10.
● 170.974 tonnes, soit le poids de 116.071 Bénéteau Flyer 7 !
● Équipage : de 13 à 23 marins.
● Vitesse de croisière : 20 nœuds.
Ensemble propulsif
Le moteur principal, au diesel lourd, entraîne une ligne d’arbre unique et son hélice de 130 tonnes et 9,60 m de diamètre.
Deux puissants moteurs électriques, de 10.000 kW chacun, sont dédiés aux "coups de fouet” et aux manœuvres.
C’est que ce genre de mastodonte reste relativement peu motorisé en comparaison de son poids ! Le rapport puissance/poids s’établit à 0,7 HP/tonne contre 4 ou 5 pour un voilier motorisé ou 116 HP/tonne pour un Beneteau Flyer 10.
Même si les manœuvres de ces géants sont toujours assistées par des remorqueurs, il faut pouvoir contrôler l’inertie gigantesque de ces engins.
4 propulseurs sont installés, deux à l’avant et deux à l’arrière, et offrent une poussée de 25 tonnes chacun. Pour la comparaison, ceux équipant les navires de plaisance offrent une poussée inférieure à 100 kg !
Pour alimenter ces puissants moteurs électriques (boosters et propulseurs), de très gros générateurs sont installés à bord. Cinq groupes électrogènes de 4000 kW chacun, alimentés, eux aussi au fuel lourd fournissent 20.000 kW (27.000 HP).
Enfin, sur la ligne d’échappement, une chaudière spécifique récupère une partie de la chaleur des gaz brûlés et fournit ainsi 8500 kW supplémentaires.
L’ensemble des moteurs électriques représente une puissance de 25.000 kW soit plus de 30.000 HP.
Le moteur principal, un Wärtsilä RTA96C, dispose de 14 cylindres de 1820 L de cylindrée unitaire, soit 25480 L de cylindrée totale, 25 m3, une petite piscine.
C’est un moteur diesel à deux temps, turbocompressé, à injection directe, le common-rail de nos autos, et fonctionnant au fuel lourd. Ces deux temps permettent d’isoler la lubrification du vilbrequin de celle des chambres de combustion, protégeant ainsi le premier des sous-produits de combustion qui passent dans le lubrifiant.
L’usure des chemises des pistons se trouve ainsi réduite à moins de 0,003 mm/1000h, allongeant d’autant les intervalles de maintenance lourde comme le rechemisage. On imagine difficilement comment procéder à ce type d’opération sur des moteurs d’une telle dimension.
Son régime maximal s’élève à 120 tours/minutes pour une puissance maximale de 80.080 kW ou, 108.920 chevaux.
Côté couple, ce sont pas moins de 7.000.000 de Nm qui sont délivrés à l’arbre d’hélice. La consommation tourne aux alentours de 3 L. 3 L, comme les petits diesels des voiliers ? 3 L oui, mais par seconde, soit 12000 L ou 12 m3 par heure !
Le navire emporte 17.000.000 L de fuel lui offrant une autonomie de 52 jours. Côté dimensions, le moulin mesure 27 m de hauteur pour 13 m de largeur et 2300 tonnes et reste considéré comme très compact dans son segment.