Vous naviguez dans une zone à fort marnage ? Vous appréciez les petits mouillage déserts ? Vous détestez devoir vous servir d'une annexe mais aimez gagner le rivage à pied ? Les biquilles sont alors faits pour vous ! 

=> Dossier Quilles et Formes de quilles de voiliers

Un voilier biquille dispose de deux quilles droites ou à bulbe, assez courtes, comme les quillons des catamarans avec lesquels ils partagent un tirant d'eau très réduit.

Ces quilles sont montées espacées sous la coque, de sont généralement des quilles rapportées, et ils permettent de poser le bateau au fond, sur pratiquement n'importe quel type de fond.

Sable, algues, vase dure, gravier, presque tout est possible lors de l'échouage.

Le voilier repose alors son poids sur ses quilles avec une très légère assiette négative vers l'arrière afin qu'il soit stabilisé par l'appui arrière de son safran.

Lors de l'émergence de ce concept dans les années 1980, les biquilles présentaient un tirant d'eau extrêmement faible, de l'ordre du mètre comme sur les Westerly.

Du coup, ces bateaux remontaient très mal au vent et traînaient une réputation moyenne.

Peu ou pas de plan anti-dérive, peu de couple de redressement faisaient cher payer la possibilité de mouiller presque partout en attendant le flot.

Les choses ont bien changé avec l'apparition d'une génération de croiseurs modernes biquilles équipé de cet appendice dont ils conservent les avantages, mais après l'avoir quelque peu allongé, il en est ainsi de la marque aujourd'hui disparue Wrighton et de ses Biloup.

De fil en aiguille, les tirant d'eau ont augmenté, et avec eux les performances sous voiles de ces biquilles.

Ainsi Fora marine, avec ses RM dont les tirants d'eau biquilles sont passés à 1,72 mètre sur le 1070, un voilier de 10 mètres qui possède du coup deux appendices d'une hauteur comparable à celle de quille uniques à petit tirant d'eau.

Ou encore Marée Haute avec ses Django comme le 980 et son tirant d'eau de 1,60 mètres, sans oublier certains Meta, Olea, ou les Northman du chantier polonais.

Certains voiliers biquile, emportent deux bulbes de quilles différents, asymétriques. Il se comporteraient comme des ailes (intrados/extrados; poussée/aspiration) offrant alors un avantage au près, l'aspiration générée par la quille sous le vent l'améliorant.

Avantages et inconvénient des biquilles

Les voiliers biquilles sont des voiliers robustes, tout particulièrement les anciens modèles comme les Westerly qui disposaient encore de quilles encapsulées.

On peut les échouer sans béquilles sur bien des types de fonds. Ils ne nécessitent pas de ber à l'hivernage. Tout cela est très pratique. 

Du côté des inconvénients, ces bateaux ne sont pas les plus efficaces au près. Toutefois, les voilier biquilles récents comme les Django ou les RM se révèlent nettement plus performants que leurs prédécesseurs dont les appendices étaient près de deux fois moins profondes !

Représenteraient-ils le meilleur des deux mondes ?