3 Juin 2022
Quand on considère l'arrière d'un des voiliers du Britannique Rustler, on se réalise qu'ils ne surfent pas sur les modes. Mais ce n'est pas une question de mode, mais de programme, qui donne à ces voiliers leur aspect bien à part. Ce programme, c'est de naviguer, loin, longtemps en sécurité. Rien d'étonnant que 6 de ces voiliers, solidement construits selon les normes du Lloyds de Londres, figurent sur les listes de départ de la Golde Globe Race 2022...
L'arrière du Rustler 36 est taillé pour manger du mille. Avec son tableau décollé de l'eau, il est conçu pour ne pas taper en présence de vagues venant de l'arrière et pour offrir des nuits tranquilles à l'ancre. Inconvénient immédiat : sa faible largeur implique la réalisation d'un petit cockpit, bien loin des véritables beach clubs qu'affiche la concurrence, sur des voiliers modernes bien agréables à vivre.
Autre singularité : la quille longue. Le Rustler 36 fait partie des derniers voiliers neufs équipés d'une quille longue. Ces quilles sont réputées pour leur stabilité, elles fournissent un vaste plan anti-dérive sous-marin, mais aussi pour la protection qu'elles offrent à l'hélice, qui s'y loge dans une niche et au safran, dont le profil s'encastre dans celui de la quille, offrant peu de surface de prise à un bout, un filet ou un casier. Cette configuration, à base d'un safran à l'ancienne, s'adapte à merveille aux régulateurs d'allure. VDH n'eut qu'à se louer du fonctionnement de son Hydrovane lors du Golden Globe Race 2018. Contrepartie dans cette configuration, les safrans sont durs à manier.
Pourquoi un régulateur et pas un pilote ? Un régulateur ne consomme pas un Ampère-heure par heure ! Zéro, nada, rien. Du coup, on n'a pas besoin d'un système complexe de rechargement des batteries. Simple is beautifull !
Bon, à l'intérieur, c'est vrai qu'il manque une cabine, le voilier ne supporte pas la comparaison avec les trous nouveaux Beneteau Oceanis 34.1 et ses trois cabines doubles. Pas plus que son cockpit ne peut entrer en concurrence avec celui du dernier Bénéteau Oceanis, pas moins de deux fois plus spacieux.