11 Septembre 2023
Que demande-t-on à un catamaran de grand voyage ? Nous emmener, en sécurité, en toute maîtrise, au bout du monde. Le cockpit avant des WIndelo et de ce Windelo 50 Yachting forme un espace couvert, ventilé, au pied du mât. Confortablement installé dans un canapé d'angle, on a les deux barres à roue, les trois winches électriques et toutes les commandes à la main. Des commandes qui, placées au pied du mât, n'y sont renvoyées que par un seul renvoi, gage de frictions minimales et de facilité d'utilisation. On peut hisser la GV de 88m2 à la main, essayez de faire cela sur une caravane flottante !
Ce poste de pilotage est une réussite, ventilé, mais ombragé, ouvert sur le cockpit, on barre et on veille depuis le salon qui n'en est séparé que par une baie coulissante escamotable, protégée par un caniveau avec une évacuation d'eau de mer. Depuis ce poste de pilotage, on participe pleinement à la vie de bateau.
Les instruments sont protégés et ce n'est pas un grain qui les rendra inopérants comme sur l'immense majorité des voiliers. Dans le même ordre d'esprit, l'évacuation en cas d'accident est exemplaire. Les issues de secours sont situées dans les cabines avant, et donnent directement sur le BIB situé à portée de main. Des lignes de vie courent sur les passavants, sur le roof, mais aussi sous la nacelle pour s'y crocher au cas où...
Léger (12 tonnes), toilé, le Windelo 50 s'anime dans un souffle d'air. Dès 5 nœuds de vent, le bateau déhale et il fait ses 5 nœuds dans 10 nœuds de vent.
Doté de deux dérives, il remonte au vent à un angle qui fait rougir bien des monocoques (35°) alors, oui, il n'a pas de quille, il dérive un peu, mais quand même, 35°, c'est un près très serré ! Quand le bateau est lancé, on oublie très vite ses performances tant il est facile à mener. Doté d'un solent autovireur d'une belle surface compte tenu de la position reculée de son mât, une fois réglé, il vire au pilote ou à la télécommande sans que l'on ne touche à rien, une opération que l'on peut réaliser depuis la cuisine, en faisant une vinaigrette...
Le vent monte ? Sortez le gennaker, montez-le sur la delphinière et le turbo va souffler ! Dans les petits airs, c'est toujours aussi facile, 8/9 nœuds dans 15 nœuds de vent. Les écoutes de gennaker/code reviennent aussi dans le cockpit et c'est vraiment un bateau où est protégé et ou on a on a tout sous la main, un peu comme dans un fifty genre Nauticat, mais le caractère en plus.
Mais pour nous, un beau bateau, c'est aussi (surtout ?) un bateau bien réalisé. Et là, Windelo s'est immédiatement hissé au plus haut niveau de qualité technique et structurelle de construction que seuls les chantiers de grand voyage et de voiliers de luxe maintiennent encore.
A bord, point de contremoule ou de cloisons collées, pas de plancher couinant montés sur une ossature bois non protégée. Le bateau est raide, toutes ses cloisons sont faites d'un sandwich collé et stratifié à la coque.
L'ensemble est stratifié au pont pour une rigidité optimale. D'autres détails ? Les planchers des coques sont posés sur une ossature métallique rigide qui assure leur silence quand y circule. Et des détails comme celui-ci, il y en a tant qu'il faudrait un article pour y détailler tous ceux que nous avons relevé (à venir) !
A l'intérieur, l'impression générale perçue est celle d'un grand confort, sans luxe ostentatoire, fait de matériaux et d'équipements de qualité bien mis en œuvre et de détails architecturaux efficaces. Un exemple ? La vue des cabines arrière. Au réveil, ouvrez les rideaux et contemplez le panorama au travers d'un très large vitrage cintré particulièrement réussi. C'est probablement la plus belle vue du marché des 50-55' un argument de choc. Calé avec un oreilller, on voit la mer et le paysage sur près de 150° d'angle, waow ! Ça vaut tout l'éclairage sous-marin du monde !
On quantifie actuellement entre la moitié et les trois-quarts de l'impact environnemental d'un voilier comme provenant de son utilisation sur sa durée de vie et le reste provenant de sa construction.
WIndelo réussit le tour de force de s'attaquer simultanément, avec succès, aux deux aspects du problème.
Le composite utilisé par le chantier utilise des tissus en fibre de basalte, un matériau présent à l'état naturel contrairement au verre dont la fabrication est gourmande en énergie. Comme tous les catamarans, les Windelo sont réalisés majoritairement, pour des raisons de raideur et de rigidité, au moyen de panneaux sandwich. Leur âme est réalisée, pour 55% d'entre eux, en PET recyclé. Le PET des bouteilles vertes !
Toute la structure est ainsi réalisée (le pont reste monolithique.), cloisons et mobilier ultra-léger compris.
Mais le plus impressionnant, je l'ai gardé pour la fin, comme le meilleur chocolat d'une boite de pralinés, ce sont la motorisation et le système de production et de gestion d'énergie.
Doté de deux moteurs électriques DriveMaster 20 kW à refroidissement liquide BellMarine sur ligne d'arbre et de deux fois 28 kWh de batteries de propulsion, plus 5,4 kWh de batteries de service, le tout lithium LFP, le bateau se déplace dans un silence ou ne retentit que le bruissement des arbres d'hélice qui tournent... Impressionnant et efficace. Le bateau est léger, les moteurs consomment peu, 5 à 6 kW par moteur pour faire 5 nœuds. A ce rythme, on dispose d'une autonomie tout électrique de plus de 4 heures.
Le rechargement est assuré par un puissant générateur ainsi que par un parc photovoltaïque aussi bien conçu sur le plan de la gestion des ombres qu'efficace.
Résultat ? Un catamaran autonome en énergie si on opte pour une utilisation sobre des moteurs et un hybride capable de vous tirer d'un mauvais pas ou de plusieurs milliers de milles d'autonomie à vitesse réduite en alternant les phases de voile et de moteur.
=> Un rapport technique détaillé de 8 pages, consécutif à l'essai de l'Aura 51 Smart Electric, sera disponible dans le cadre de la mise à jour annuelle de l'étude "Les Motorisations Electriques & Hybrides des voiliers de plaisance" des Cahiers Techniques du Nautisme d'ActuNautique