Yachting - Le chantier autrichien, créé par Michael et Heike Köhler, et  spécialisé dans la construction de catamarans électriques vient d'annoncer sa mise en faillite. Un redressement judiciaire serait exclu. Il y a quelques semaines déjà, des cadres de l'entreprise avaient quitté le navire....

Nautisme - C'est une triste nouvelle qui nous vient de Klagenfurt en Autriche, avec l'annonce de la mise en faillite du chantier Silent Yachts, autrement - et étrangement - dénommé Asap Trading GmbH. 

Le chantier était spécialisé dans la construction de catamarans électriques (hybrides) et détenait 7 filiales à 100% (!!), dont certaines dédiées à la production d'un seul modèle... : ASAP Production GmbH, ASAP 62 EUR GmbH, Silent Yachts Explorer 100/1 GmbH, Silent Yachts 62 INT GmbH, Silent Yachts Explorer 120/2 GmbH, Silent Yachts 82 INT GmbH et Silent Italia S.r.l. 

Le passif de la société s'élèverait à 45,8 millions d'euros, pour un actif de 5.1 millions, 36 salariés étant concernés par la faillite, 13 en Autriche et 23 à l'étranger. 

Créé en 2017, Silent Yachts s'était fait remarquer par ses catamarans électriques au design cubique - du fait de panneaux photovoltaïques relativement rigides - et sa communication vantant son leadership dans le domaine, oubliant la réalité d'un marché créé par le polonais Sunreef Yachts avec ses modèles Eco.

Selon la direction de Silent Yachts Asap, le chantier aurait été confronté à un sous traitant néerlando-turc indélicat, qui serait parti avec 40 millions d'euros d'acomptes clients, et dont la mise à niveau initiale avait nécessité de gros investissements, sachant que Silent Yachts avait en outre repris un chantier en Italie (Fano) en 2022.

Décryptage - Silent Yachts aura toujours été une sorte de mystère sur le marché du yachting, entre une structure d'entreprise complexe, des communications disproportionnées, un vrai manque de transparence et une politique de sous-traitance qui lui aura été fatale. En attendant, les clients ayant versé des acomptes sont sur le carreau et regretteront sans doute longtemps d'avoir choisi un constructeur à la structure aussi fragile. Cette triste nouvelle me rappelle une discussion fort intéressante à la brasserie "Au Mal Assis", à Cannes, en septembre dernier, sur les réalités de ce chantier... Le seul avenir qui resterait au chantier serait une reprise par un fonds d'investissement, ce qui ne réglerait pas le problème des acomptes disparus et de la capacité de production perdue. En attendant, le catamaran de Michael Köhler aurait été saisi par la Guarda Civile espagnole...