Des salaires du mois de novembre payés en retard, des primes de Noël repoussées et jamais versées, l'électricté coupée début décembre, poussant les salariés à tenter de travailler dans le noir : le dernières semaines qui viennent de se passer auront été éprouvantes pour les 500 salariés du groupe FSG (Flennsburger Schiffbau Gesellschaft) contrôlé par le très controversé Lars Windhorst.

L'avenir semble être bien sombre pour le petit empire construit dans la construction navale par Lars Windhorst depuis 2019, petit empire qui comprend outre FSG-Nobiskrug Holding GmbH, Flensburger Schiffbau-Gesellschaft mbH (FSG), Nobiskrug Yachts GmbH et FSG Nobiskrug Design GmbHFSG, entités qui comprennent les 2 chantiers navals de Flensburg et Rensburg.

C'est en 2019 que le "serial" entrepreneur allemand Lars Windhorst, bien connu pour ses faillites retentissantes et ses renaissances brillantes, prend le contrôle du chantier Flennsburger Shiffbau Gesellschat (FSG), un chantier naval du Nord de l'Allemagne remontant à 1872, spécialisé ces dernières années dans la construction de ferries, et alors en grande difficulté. Des difficultés provenant d'un manque cruel de capitaux mais aussi de difficultés techniques, notamment pour la livraison du ferry de luxe WB Yeats, un RoRo de dernière génération à 144 millions d'euros, livré avec 6 mois de retard, dans des conditions difficiles. La reprise du chantier par Lars Windhorst fait la Une des journaux qui sauve alors une entreprise emblématique. Le sursis sera de courte durée, car le chantier perd des commandes notamment celle du ferry Honfleur, qui devait être le tout premier ferry GNL de Britanny Ferries, l'armateur français annulant en 2020 la commande, après avoir découvert que FSG venait de se placer sous la protection de la loi des faillites, l'entrepreneur n'ayant pas suffisamment capitalisé l'entreprise, qui de fait vivote après l'entrée à son capital d'une autre structure de Lars Windhorst...

En août 2021, c'est le coup de théâtre : Lars Windhorst rachète le chantier voisin Nobiskrug alors en faillite, chantier à l'histoire assez similaire à celle de FSG, mais qui se diversifia pour sa part dans la construction de superyachts en 1997, avec des unités comme en Tatoosh et SAILING YACHT A, le plus gros voilier au monde.. 

En associant deux entreprises en faillite, Lars Windhorst, pense sans doute créer un nouveau chanpion. La suite démontrera que deux percherons malades ne font pas un cheval de course.

La procédure de faillite de l'empire naval de Lars windhorst ayant un temps été décalée pour permettre la sortie de chantier d'un patrouilleur de la Polizei, c'est le 12 décembre que la procédure a officiellement été lancée.

En juin dernier était annoncé la nomination de Robert Fischer von Mollard à la direction du pôle naval de Windhorst, tandis que Michel Bollmann en prenait la direction technique, actant le retrait de Lars windhorst de la direction opérationnelle. 

Le tribunal de l'insolvabilité a désigné Dr Christoph Morgen du cabinet d'avocats Brinkmann & Partner et Hendrik Gittermann du cabinet d'avocats Reimer comme administrateurs provisoires de l'insolvabilité. Les deux experts ont commencé par élaborer en étroite collaboration des solutions de réorganisation pour le groupe de chantiers navals. Afin de garantir à court terme les salaires des quelque 500 salariés - environ 340 à Flensburg et 140 à Rendsburg - un préfinancement en cas d'insolvabilité a été lancé. Il couvre les paiements de salaires jusqu'en janvier 2025 inclus et inclut également les salaires impayés de novembre.

Les administrateurs judiciaires provisoires vont maintenant prendre contact avec les clients des deux projets de construction navale qui ont déjà commencé sur les chantiers navals de Flensburg et de Rendsburg. Il s'agit d'un client de la construction d'un superyacht à Nobiskrug et d'une compagnie de ferry roulier dont un navire est construit par FSG.

Si nécessaire, Dr Morgen et M. Gittermann souhaitent ensuite discuter avec le gouvernement fédéral et les Länder des possibilités de soutien par un financement intermédiaire des coûts de construction jusqu'à la réception et le paiement par les maîtres d'ouvrage. Ils élaboreront en même temps d'autres options pour la restructuration des chantiers navals renommés.