11 Février 2025
Deux mois après le passage du cyclone Chido, les Sauveteurs en Mer de Mayotte restent mobilisés pour contribuer à la reconstruction et à la sécurisation du lagon.
Le 14 décembre 2024, l’archipel de Mayotte a été frappé de plein fouet par le cyclone Chido, laissant derrière lui un paysage de désolation. Face à cette catastrophe, les Sauveteurs en Mer de la SNSM, basés à Dzaoudzi, ont immédiatement repris la mer, malgré des conditions difficiles et des moyens limités.
Anticipant les ravages de la tempête, les sauveteurs avaient pris la précaution de mettre à l’abri leur semi-rigide SNS 976 Tamani. Dès que les conditions l’ont permis, ils ont réuni un équipage et ont entrepris une reconnaissance autour de Grande-Terre pour mesurer l’ampleur des dégâts. « Partout, ce n’étaient que débris et embarcations échouées, parfois empilées les unes sur les autres », témoigne Jérôme Sardi, responsable de la station.
Les sauveteurs ont été sollicités par la gendarmerie maritime pour localiser des personnes disparues et recenser les 300 épaves qui jonchent le lagon. Cependant, un obstacle de taille est rapidement apparu : la seule station-service maritime avait été détruite, rendant l’approvisionnement en carburant extrêmement compliqué.
Grâce au soutien du Service de l’énergie opérationnelle des Armées et du 5ᵉ régiment étranger de la Légion étrangère, les sauveteurs ont pu accéder à un point de ravitaillement terrestre. Ils ont dû remplir manuellement des bidons, les transporter jusqu’au quai, puis transvaser le carburant dans le réservoir de 700 litres du bateau à l’aide d’un entonnoir. Une tâche fastidieuse qu’ils doivent encore répéter régulièrement en attendant la remise en service d’une station maritime.
Une fois réapprovisionnés, les Sauveteurs en Mer ont multiplié les interventions. Au-delà de leurs missions de recherche et de sauvetage, ils se sont investis dans le renflouement des bateaux, le nettoyage du lagon et la répartition de l’aide humanitaire. Ils ont notamment participé au déchargement de milliers de packs d’eau envoyés en urgence par les Comores.
Leur engagement a suscité un élan de solidarité. De nombreux marins professionnels et bénévoles ont rejoint les rangs de la SNSM pour contribuer à la dépollution du lagon. Olivier Berland, membre actif de l’association, souligne l’importance de cet élan collectif : « Nous sommes tous passionnés par le lagon, et chacun veut faire sa part pour lui redonner vie. Actuellement, c’est un vrai champ de bataille. »
Si la reconstruction de l’île est en cours, l’activité de la SNSM reste incertaine. Le secteur de la plaisance a été quasiment anéanti, avec peu de bateaux encore en état de naviguer. Seuls les pêcheurs locaux reprennent progressivement la mer.
Le président de la station SNSM souligne que, malgré cette baisse d’activité, les sauveteurs auront encore fort à faire pour sécuriser le lagon et s’assurer que la navigation puisse reprendre dans des conditions sûres. Avec 300 épaves répertoriées, il faudra du temps avant que les eaux mahoraises retrouvent leur éclat.