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Le groupe vendéen enregistre une baisse très marquée de ses revenus au premier trimestre 2025, dans un contexte de désengagement du réseau, de tension macroéconomique et de reconfiguration industrielle. La reprise est attendue au second semestre, portée par une vague de lancements produits.

Le groupe Beneteau affiche un chiffre d’affaires de 130,4 millions d’euros au premier trimestre 2025, en recul de 43 % par rapport à la même période de 2024.

Ce fort repli, renforcé par la disparition des livraisons de bateaux commandés après le covid avec de longs délais de livraison (reliquats), qui avaient soutenu les chiffres du groupe ces 18 derniers mois, malgré l'effondrement des ventes de bateaux neufs constaté depuis fin 2023, s’inscrit dans un contexte de demande ralentie sur l’ensemble des marchés du nautisme, renforcé par une dynamique de déstockage anticipée au sein du réseau de distribution, et par un arrêt de production lié à la mise en place d’un nouveau système ERP.

La direction prévoit un point bas sur ce premier semestre, tant en activité qu’en rentabilité.

Les trois premiers mois de l’année sont traditionnellement peu représentatifs dans le secteur, en raison de la forte saisonnalité de l’activité. Mais les tensions géopolitiques et commerciales, en particulier l’incertitude persistante autour des droits de douane aux États-Unis, ont exacerbé l’attentisme des distributeurs. Ces derniers ont réduit leurs stocks d’environ 40 millions d’euros, conformément à l’objectif annuel de désengagement compris entre 50 et 100 millions.

La voile chute de 51%

Le segment Voile subit un recul de 51 % sur la période, affecté par une baisse marquée des ventes aux loueurs professionnels, notamment dans les multicoques, en lien avec l’arrêt de certains dispositifs de soutien en Grèce. La fermeture temporaire du site de Bordeaux, pour implémentation d’un nouvel ERP, a également pesé sur les livraisons, à hauteur de 20 millions d’euros.

Le moteur en baisse de 36%

Le chiffre d’affaires des bateaux à moteur diminue quant à lui de 36 %, impacté par le ralentissement des ventes sur le segment du dayboating en Europe. Si les États-Unis montrent un net attentisme, la demande reste soutenue dans d’autres régions, stabilisant les ventes du réseau de distribution dans le motor yachting. Les marques américaines de Beneteau enregistrent même un rebond partiel pour le deuxième trimestre consécutif.

Par zones géographiques, l’Europe accuse une baisse de 42 %, l’Amérique du Nord et Centrale de 41 %, et les autres régions de 27 %. Le segment des flottes, orienté vers la location, recule de près de 59 %.

Malgré ce repli d’activité, Beneteau conserve une position financière solide, avec une trésorerie nette de 240 millions d’euros à fin mars. Cette stabilité est attribuée aux mesures d’ajustement des cadences de production et d’optimisation des coûts, déjà mises en œuvre.

20 nouveautés en cours de développement, pour rebondir en sortie de crise

Face à une reprise encore incertaine, le groupe s’organise autour de trois priorités : soutien au réseau de distribution, accélération du développement produit et poursuite de la réduction des coûts fixes. Le second semestre devrait marquer une phase de redynamisation, avec le lancement prévu de 20 nouveaux modèles, allant de 8 à 24 mètres. Ces nouveautés visent à renforcer l’offre premium tout en renouvelant l’entrée de gamme.

Plusieurs modèles stratégiques sont annoncés : le Lagoon 82, le Beneteau First 60, la Prestige M7 ou encore les Fourwinns TH32 et H33. Dans le même temps, le Lagoon 38 et l’EXCESS 13, équipé d’une propulsion électrique, ont été bien accueillis au dernier salon international du multicoque.

Beneteau prévoit d’accompagner son réseau américain en prenant à sa charge une partie des droits de douane, ce qui pourrait affecter son résultat opérationnel à hauteur de 10 millions d’euros sur l’exercice. L’objectif de chiffre d’affaires pour 2025 est maintenu entre 900 millions et un milliard d’euros, mais reste soumis à l’évolution du contexte international.