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Sous un ciel changeant et un vent bien établi, les 30 duos engagés sur la 16e édition de la CIC Normandy Channel Race ont pris le large ce dimanche 25 mai. Dans une ambiance sportive et tendue, les Class40 ont offert un départ haletant, marqué par une vitesse d’entrée de jeu, des conditions soutenues… et un premier coup de théâtre.

14h pile. La corne retentit dans la baie de Ouistreham. La Normandy Channel Race 2025 est lancée. Sur la ligne, le décor est planté : une mer formée, un vent d’ouest bien installé soufflant à près de 15 nœuds avec des rafales flirtant avec les 25. Sous ce ciel mi-voilé, la lumière rasante donne aux étraves un éclat presque dramatique. Le comité de course, prudent face à la météo, décide de raccourcir le parcours côtier prévu pour ce début d’épreuve, transformant l’ouverture en un aller-retour nerveux entre la cardinale de Luc et les bouées du chenal.

Dès les premières minutes, les voiliers prennent de la vitesse. Le reaching est engagé, les étraves fendent la houle à plus de 15 nœuds. Un spectacle saisissant pour les quelques invités et spectateurs présents en mer, notamment embarqués à bord des deux Targa mis à disposition de la direction de course par Snip Yachting, l'importateur français des 4x4 de la Mer ! 

C’est Amarris (182) qui impose le rythme : Achille Nebout et Gildas Mahé, bien calés sur leur trajectoire, coupent la ligne en tête, forts de leur science de la régate côtière.

Mais rapidement, Sogestran – Seafrigo (197) fait parler sa maîtrise. Le tandem normand formé par Guillaume Pirouelle et Cédric Château prend l’avantage et s’empare de la première place au passage de la cardinale de Luc. Derrière eux, Crédit Mutuel (202) et Trim Control (190), emmenés respectivement par Ian Lipinski avec Antoine Carpentier, et Alexandre Le Gallais accompagné du vétéran Michel Desjoyeaux, restent au contact. Trois duos qui entament déjà une bagarre tactique de haute volée.

Le début de course est toutefois assombri par un incident. Le Class40 Wasabiii (198) démâte à la suite d’une collision au départ. VSF Sports (181) est également endommagé. Heureusement, aucun blessé à bord et les deux équipages regagnent le port, pris en charge par la SNSM. L’organisation salue leur réactivité exemplaire.

Cap ensuite sur Saint-Marcouf, 40 milles plus au nord. La flotte s’élance vers une traversée exigeante, avec une météo qui devrait progressivement mollir. La tactique devient reine : il faut éviter les zones de courant défavorables, en particulier autour de Barfleur, et se placer idéalement pour le passage nocturne de la Manche. Dans l’ombre, les cargos dessinent leur ballet silencieux. Les marins, eux, gardent les yeux rivés sur les écrans et les phares de navigation. À l’horizon, se profile le Solent, ce couloir étroit aux bancs sournois, premier grand juge de paix de cette course déjà très disputée.

L’édition 2025 s’annonce technique, engagée et imprévisible. Dès les premiers milles, les prétendants au podium ont affiché leurs ambitions. Mais la route est longue, et dans la Normandy Channel Race, tout peut encore basculer.