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Course au Large 2030 : La FFVoile fédère la transition environnementale de la course au large

Fondée en 1946, la Fédération Française de Voile (FFVoile) est l’un des acteurs majeurs du paysage nautique mondial. Reconnue par le ministère des Sports et membre fondateur de la Fédération Internationale de Voile, elle encadre, développe et promeut la pratique de la voile sous toutes ses formes : plaisance, sport amateur, compétition, et bien sûr course au large, fleuron de la navigation française.

De l’organisation des grands championnats nationaux à l’accompagnement des équipes olympiques et des circuits professionnels, la FFVoile s’impose depuis près de 80 ans comme un acteur fédérateur, garant des valeurs maritimes et du respect de l’environnement.

En lançant l’initiative « Course au Large 2030 », la Fédération franchit une nouvelle étape : celle d’une vision collective et durable, alignée sur les Accords de Paris et les limites planétaires, pour inscrire le nautisme français dans une trajectoire plus responsable.

Course au Large 2030 : La FFVoile fédère la transition environnementale de la course au large

Deux ans après les premières Assises environnementales de la course au large, la FFVoile a réuni, le 21 octobre dernier au Havre, près d’une centaine d’acteurs de la filière.
Organisée en marge de la Transat Café L’Or Le Havre Normandie, cette journée d’ateliers et d’échanges a permis de dresser un bilan des actions menées, d’identifier les défis à venir et surtout, de bâtir ensemble une feuille de route commune.
Autour de la table : des représentants d’équipes, de chantiers navals, d’organisateurs, de classes, mais aussi de nombreux partenaires et institutionnels. Tous ont témoigné d’une même conviction : l’urgence climatique impose désormais d’agir collectivement, en alliant innovation, régulation et pédagogie.

« Beaucoup d’acteurs sont aujourd’hui venus témoigner de façon concrète de leurs actions pour réduire l’impact environnemental de la course au large. » a souligné Julien Fernandez, chef de la mission du nautisme et de la plaisance au ministère de la Mer.
Il s’est félicité de la richesse des échanges et de la diversité des initiatives : « J’y ai trouvé une source d’inspiration directe pour les politiques publiques. La course au large est un laboratoire de solutions pour la décarbonation des usages maritimes. »

Même enthousiasme du côté des marins. Le skipper Damien Seguin, double médaillé paralympique et engagé sur le circuit IMOCA, a insisté sur la responsabilité collective de la filière :

« La voile est un sport mécanique. Nous utilisons des matériaux complexes, parfois polluants. Nous devons donc réfléchir différemment. Ce qui me réjouit aujourd’hui, c’est cette volonté commune d’agir. Nous n’avons plus le choix : il faut réussir ce pari collectif. »

À travers des ateliers thématiques, les échanges ont mis en lumière la volonté de structurer une action commune à l’échelle nationale et européenne.
Antoine Mermod, président de la classe IMOCA, s’est montré particulièrement optimiste :

« J’ai vu un océan de solutions et d’initiatives. Nous avons la chance de disposer de moyens technologiques et humains exceptionnels. Notre mission, c’est de les orienter vers un avenir plus durable. »

Même son de cloche pour Jean Marre, administrateur de la classe Mini, qui a salué les démarches de coopération :

« Beaucoup innovent de leur côté, mais partager collectivement ces avancées est fondamental. En Mini, nous avons suspendu la construction de nouveaux bateaux de série pour repenser nos pratiques. C’est un signal fort et collectif. »

De son côté, Gildas Gautier, co-directeur de la Transat Café L’Or, a rappelé que la transition environnementale passe aussi par la cohérence des événements :

« La filière est déjà très responsabilisée, mais il faut coordonner les actions. Nous devons parfois apprendre à renoncer pour avancer. Sur la Transat Café L’Or, nous travaillons depuis longtemps à réduire notre empreinte carbone, en valorisant les initiatives vertueuses des teams et en impliquant le public. »

De ces échanges ressort un constat partagé : la transition écologique de la course au large ne peut plus être théorique. Elle doit désormais se traduire par des actions mesurables, partagées et financées.
C’est tout l’enjeu du programme « Course au Large 2030 », qui vise à créer des groupes de travail transversaux autour de trois axes majeurs :

  1. Réduire l’impact environnemental des bateaux sur tout leur cycle de vie : matériaux composites recyclables, nouvelles motorisations, gestion de fin de vie.
  2. Faire rayonner durablement la course au large : communication responsable, inclusion, sobriété énergétique sur les événements.
  3. Renforcer le rôle des skippers comme ambassadeurs de l’océan, porteurs d’un message de protection et de transmission.

Ces groupes de travail auront pour mission de présenter, d’ici mars 2026, des projets concrets et finançables, afin de faire du prochain rendez-vous Course au Large 2030 un véritable jalon opérationnel.

« Nous nous sommes réunis autour d’une thématique forte : aligner la course au large sur les objectifs climatiques mondiaux. » a déclaré Jean-Luc Denéchau, président de la FFVoile.

« Ce que je retiens aujourd’hui, c’est l’envie de travailler ensemble. Il faut désormais passer à l’action, parfois avec des régulations, pour que notre discipline reste exemplaire et durable. »

La démarche s’inscrit pleinement dans la tradition d’excellence de la course au large française, tout en lui ouvrant une nouvelle ère de responsabilité partagée.

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