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Le constructeur vendéen a clos le premier semestre 2025 sur un recul de 27 % de son chiffre d’affaires, pénalisé par la faiblesse du marché mondial du nautisme et la persistance des stocks dans les réseaux de distribution. Fort d’une trésorerie renforcée par la cession de son activité Habitat, le groupe mise sur un rebond progressif d’ici la fin de l’exercice.

Le premier semestre 2025 s’inscrit dans une phase d’ajustement pour le groupe Bénéteau, confronté à un environnement mondial moins porteur. Le chiffre d’affaires consolidé s’établit à 403,8 millions d’euros, contre 556,6 millions un an auparavant, soit un recul de 27,5 % à taux de change constant. Cette évolution traduit la normalisation du marché après plusieurs exercices de forte croissance, mais aussi la poursuite du déstockage des réseaux, dont les volumes n’ont pas encore retrouvé un niveau d’équilibre. L’effet de ces stocks pèse encore sur les commandes à court terme.

Le résultat opérationnel courant ressort à – 20,6 millions d’euros, contre + 49,5 millions au premier semestre 2024. Ce recul s’explique par des facteurs conjoncturels, notamment le déploiement d’un nouveau système ERP en France, qui a entraîné le report d’environ 20 millions d’euros de facturation, et la réorganisation du site américain en perte. Le recours ponctuel à l’activité partielle en Europe a également pesé sur les comptes. Le groupe poursuit néanmoins ses efforts d’adaptation : les charges fixes ont été réduites de près de 30 millions d’euros sur dix-huit mois, dont 5 millions supplémentaires sur le semestre.

Le résultat net ressort à – 24,8 millions d’euros, intégrant une charge fiscale exceptionnelle de 3 millions. Le free cash-flow demeure positif, à 14,3 millions d’euros, traduisant une bonne maîtrise du besoin en fonds de roulement. La trésorerie nette atteint 257,9 millions d’euros à fin août, contre 116 millions un an plus tôt. Cette progression découle principalement de la cession de l’activité Habitat de loisirs, qui a permis de renforcer la liquidité et de consolider la structure financière du groupe. Les capitaux propres s’élèvent à 752 millions d’euros, confirmant la solidité du bilan.

Sur le plan commercial, Bénéteau a poursuivi le renouvellement de ses gammes avec la présentation de 23 modèles au Yachting Festival de Cannes, dont 14 premières mondiales. Ce programme s’inscrit dans un plan triennal prévoyant 66 nouveaux modèles entre 2025 et 2027, contre 44 sur la période précédente. L’objectif : maintenir une offre compétitive dans l’entrée de gamme tout en renforçant la présence sur le segment premium.

Dans la voile, le groupe mise sur le First 30, positionné autour de 100 000 euros, et sur le Lagoon 38, catamaran destiné notamment à la location. Les modèles First 60 et Lagoon 82 illustrent la montée en gamme du chantier sur le segment de la croisière hauturière. Du côté des bateaux à moteur, Prestige, Bénéteau, Four Winns et Wellcraft enrichissent leurs offres respectives, avec notamment les nouveaux Trawler 37, Grand Trawler 63, Prestige M7, ou encore les TH33 et TH38 destinés au marché nord-américain.

Les commandes enregistrées depuis le début du second semestre confirment un retour progressif de la demande, porté par ces lancements et par l’amélioration de la visibilité des distributeurs. Le groupe prévoit un chiffre d’affaires avoisinant 500 millions d’euros sur la deuxième moitié de l’exercice, contre 480 millions un an plus tôt, et un résultat opérationnel à l’équilibre pour l’ensemble de l’année 2025.

Bénéteau aborde cette phase de transition avec une structure financière saine et une stratégie recentrée sur la rentabilité durable. La rationalisation des coûts, la modernisation industrielle et le renouvellement accéléré des gammes constituent les leviers d’un redressement graduel. Le groupe entend ainsi préserver sa position de leader mondial de la plaisance, tout en adaptant son modèle aux nouvelles réalités d’un marché en mutation.