11 Juin 2012
Alors que le transport fluvial est de loin le mode de transport le plus respectueux de l'environnement, le projet de canal Seine-Nord Europe qui permettrait de connecter l'Ile de France au Benelux et à l'Allemagne afin de supprimer des camions des routes, pourrait tout simplement être remis en cause par le gouvernement.
Telle est la crainte d'Alain Gest, président de Voies Navigables de France (VNF) et par ailleurs député UMP de la Somme pour qui "l’arrivée à l’Elysée de François Hollande et au gouvernement de l’écologiste Cécile Duflot est en mesure de remettre le projet en question", comme il l'a déclaré lors de l'un de ses dépalcements à Noyon
Car dans sa phase actuelle, ce projet majeur pourrait encore être stoppé, signant une mise en léthargie du fluvial pour des décennies dans l'hexagone, à l'instar de l'abandon du canal Rhin-Rhône en 2000 par le gouvernement Jospin, pour la plus grande joie des transpoteurs routiers...
Au mois d'octobre prochain, le choix du candidat à la réalisation des travaux sera fait entre les groupes de BTP Bouygues et Vinci et le plus gros chantier fluvial français pourra être lancé. Ce projet prévoit la réalisation d’un canal à grand gabarit, long de 106 km, entre l’Oise (Compiègne) et le canal Dunkerque-Escaut (Cambrai).
Il intègre la réalisation de 4 plates-formes trimodales qui permettront le développement d’activités logistiques et industrielles en synergie avec le canal. Son coût est estimé à 4,3 milliards d’euros courants.
Ce projet répond à un besoin de désenclavement du bassin de la Seine. Il doit ouvrir la France sur le réseau fluvial à grand gabarit du nord et de l’est de l’Europe. A l’horizon 2020, ce canal permettra de transporter plus de l’ordre de 13 à 15 millions de tonnes de marchandises, soit l’équivalent de 500.000 poids-lourds par an sur l’un des corridors de transit les plus empruntés d’Europe.
Outre son utilité pour le transport et sa contribution à la réduction des rejets de CO2, ce projet constituera un support au développement d’activités touristiques, permettra des transferts d’eau vers les agglomérations du Nord-Pas-de-Calais et contribuera à limiter les crues de l’Oise en amont de Compiègne.