6 Février 2015
Une nouvelle qui prend tout le monde de court, tant elle apparaît incompréhensible qui a poussé au lancement d'une pétition avec déjà 13000 signatures !
La nouvelle a pris tout le monde de court. L’International Paralympic Committee (équivalent du CIO) vient d'annoncer que la voile ne serait pas présente aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 !
Si rien n’est fait, l’olympiade actuelle est donc la dernière pour les trois supports de voile paralympique que sont le 2.4, le Sonar et le Skud.
"C’est un choc" explique Damien Seguin, double médaillé paralympique et porte drapeau de l’Equipe de France Paralympique lors des Jeux de Londres sur actunautique.com
Le skipper rappelle que la voile est le sport de la mixité, le seul dans lequel tous les handicaps sont mis sur un pied d’égalité. Cette affaire rappelle celle de la planche à voile il y a trois ans. La discipline avait été évincée des Jeux avant d’être réhabilitée à la suite d’une forte mobilisation du milieu.
Il a bien voulu partager son incompréhension dans les colonnes d'ActuNautique.
Damien, comment expliquez-vous l'exclusion de la voile des Jeux Paralympiques ?
Damien Seguin - On ne s’y attendait pas. Personne ne s’y attendait. Nous commençons à comprendre ce qu’il s’est passé et cela ressemble à une faute administrative de la part de l’IFDS (fédération internationale de la voile paralympique). Ils ont été trop sûrs d’eux et ont sans doute bâclé le dossier, et la voile est passée à la trappe. Il reste encore un peu de temps pour que l’IPC (Comité International Paralympique) revienne sur sa décision.
Quelles sont les conséquences en France ?
Damien Seguin - S’il n’y a plus de voile aux Jeux Paralympiques, il n’y a plus de structure, plus de haut niveau, plus aucun moyen. Ça met en péril la discipline et ça casse la dynamique engagée. Aujourd’hui, à l’ENV il y a sept 2.4 qui s’entraînent. C’est six de plus qu’il y a 10 ans, quand j’ai commencé ! On a réussi à faire venir des jeunes à la pratique mais on va les perdre.
Aujourd’hui, le 2.4 (quillard paralympique monoplace) est la seule discipline paralympique qui permet de mixer les pratiques. Il y a des hommes et des femmes mais aussi des personnes avec des handicaps différents qui naviguent ensemble. C’est le seul sport qui permet ça alors qu’il y a beaucoup de cloisonnement ailleurs. On fait disparaître une mixité. C’est dommage pour les pratiquants et pour le public car c’est la pratique la plus simple à comprendre.
L’exemple de la planche à voile, qui devait être exclue des Jeux de Rio et qui a finalement été réintégrée, est-il encourageant ?
Damien Seguin - Oui, mais les cas sont très différents. En ce qui nous concerne, c’est le sport complet qui disparait alors que la planche à voile est une des disciplines de la voile. C'est-à-dire que pour la planche, il fallait convaincre l’ISAF (Fédération Internationale de Voile) alors que dans notre cas, c’est un niveau au dessus. Nous devons convaincre l’IPC, qui est l’équivalent du CIO. Ce sera plus difficile.
En revanche, la mobilisation qu’il y a eu autour de la planche est encourageante. Tous les sportifs, y compris les handis, s’étaient mobilisés et l’ISAF avait revu sa copie. Si nous avons le même soutien, dans les médias, sur l’eau et sur les réseaux sociaux, je suis certain que la voile paralympique pourra retrouver sa place. Si pour vous le handivoile est important alors mobilisez vous et faites le savoir !!