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Les Multi50 ne veulent plus être la classe fourre-tout de la course au large

La Classe Multi50 va se réformer en profondeur pour gagner en homogénéité et ne plus apparaître comme une classe de bateaux de course dans laquelle on trouve de tout et de rien !

photo pierrick cordin

photo pierrick cordin

Après une Transat Jacques Vabre réussie, la classe Multi50 a choisi d’entrer dans une nouvelle ère. En assemblée générale du 23 janvier 2016, ses membres ont décidé de se doter d’une nouvelle stratégie tant en termes techniques que d’image.

Mais qu'est-ce qu'un Classe Multi50 ?

Un Multi50 est un catamaran (2 coques) ou un trimaran (3 coques) de 50 pieds de long (15.24m) et de 50 pieds de large au maximum. Le tirant d’air maximum est de 23.77m et le tirant d’eau de 3.50m. Le nombre d’appendices (safrans et dérives) est limité à 4.

Les matériaux sont limités, et la construction doit correspondre aux règlements et/ou jauge en cours. Les matériaux principaux sont la fibre de verre, la fibre de carbone, le bois, l’aluminium, la résine époxy, la mousse d’airex, etc…Sont strictement interdit, les foils, les mâts basculants, l’hydraulique, les matériaux en nid d’abeille…

La Multi50 est aujourd'hui la seule classe qui permette à des PME d'entrer dans la course au large en multicoques tant les budgets sont raisonnables, sans commune mesure avec ceux des bateaux de 10 ou 20 pieds de plus.

Une classe trop hétérogène

Le manque d’homogénéité de la classe Multi50 est souvent apparu comme un frein au développement de la classe Multi50 qui représente néanmoins un vrai potentiel pour certains skippers comme Lalou Roucayrol : « J’y trouve mon compte à 200%. La jauge rend les bateaux très homogènes et les budgets restent abordables. Avec des Imoca et des Ultim inaccessibles pour beaucoup, c’est une classe intermédiaire idéale pour des Ministes qui ne veulent pas passer par la case Figaro ou Class 40 ou pour des skippers de Class 40 qui souhaitent passer à autre chose. Et c’est beaucoup plus fun ! »

Aujourd’hui, si cette transformation doit passer dans un premier temps par le renoncement à faire « du nombre » sur les départs de course, skippers et partenaires ont confiance dans leur potentiel à valoriser les plans d’eau.

6 à 8 Multi50 sur le Rhum 2018

Un nombre important de skippers, animateurs d’autres classes, d’équipiers rôdés au multicoque souhaitent aujourd’hui passer en Multi50 et tout sera donc fait pour les y encourager. L’objectif affiché est de présenter 6 à 8 multicoques compétitifs sur la Route du Rhum 2018. Une année de transition, en 2016, permettra aux Multi50 Spirit les plus dynamiques de participer au calendrier, notamment sur The Transat et Québec Saint-Malo. La classe travaille actuellement sur la création d’un produit Multi50 capable de séduire les organisateurs, les partenaires et le public.

Plus de rigueur et plus de technologie

Le renouveau de la classe passe également par davantage de rigueur et un engagement plus fort sur les épreuves du calendrier mais aussi par des avancées techniques majeures.

« Nous devons nous professionnaliser vis-à-vis de nos partenaires comme des organisateurs. Nous n'avons plus le choix. Pour attirer de nouveaux marins, il faut vivre avec son temps », note Erwan Le Roux (FenêtréA) qui est désormais le nouveau président de la classe.

Des foils sur les Multi50 ?

Ainsi, l’adjonction de foils fait actuellement l’objet d’une étude dont les conclusions seront connues début mars. Mais l’on sait déjà qu’il s’agira de foils de sustentation, monotypes, pour des raisons de coûts. Si l’étude aboutit, la jauge sera modifiée dès le milieu de cette année, alors qu’elle était habituellement figée pour quatre ans. Elle redéfinira un poids de plateforme minimum ainsi que les volumes des flotteurs. S’il n’est pas encore question de faire voler les bateaux, l’intérêt des foils pour les Multi50 est double : un gain en vitesse à partir de 13 nœuds et davantage de sécurité, les foils jouant le rôle d’amortisseurs. Le coût d’adjonction des foils est estimé entre 150 et 200.000 € par bateau.

Décryptage - L’année 2016 est donc une année charnière pour la classe Multi50.  Elle doit faire preuve d’ambition et ne rien perdre de ses valeurs. C’est le cap que s’est donné la classe. Progresser et performer, attirer et fédérer.

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