Le grand voyage ne rime pas forcément avec des unités de grande taille ; la preuve avec le Nouveau Monde du chantier Olbia de Gujan-Mestras (33), signé Jean-Pierre Brouns, dont le premier client n'est autre que José Bové !

Les dériveurs intégraux de moins de 40 pieds n'ont pas la chose facile avec les nouvelles normes de construction, aussi l'alternative biquille aluminium peut-elle s'avérer intéressante, pour qui veut un voilier d'exploration assez réduit en taille, capable de s'approcher des côtes et de se poser simplement sur ses quilles à marée basse, sans voir ses fonds remplis d'un lest le transformant en véritable fer à repasser !

C'est le postulat qui a poussé la société Olbia, jusqu'à présent connue pour aménager les intérieurs des unités construites par le chantier Meta, bien connu dans le domaine des bateaux de grand voyage et d'exploraton, à imaginer le Nouveau Monde.

Signé par l'architecte naval Jean-Pierre Brouns, le Nouveau Monde succède au Petit Monde. Il mesure 8.90m de long pour 2.99m de large pour un déplacement de 4 tonnes.

Sa coque en strongall lui permet d'envisager d'aller jusque dans la glace, son pont en composite rapporté sur les passavants, réduisant quant à lui les coûts de construction, en permettant un aménagement de l'intérieur coque ouverte, tout en offrant un design avenant.

Avec son étrave type canoë, son bouchain vif, ses deux safrans, sa barre franche, son plan de cockpit à l'allemande et ses 57m2 de toile au près, le Nouveau Monde affiche une ligne réussie. Ses deux quilles - type quilles latérales et non biquille - devraient garantir un excellent équilibre sous route, tout en offrant la fiabilité d'une solution sans pièces mobiles.

Grosse capacité de charge, voilier autoredressable

Parmi les caractéritiques du Nouveau Monde, notons :

• un étais de trinquette amovible, plongeant dans le coffre, avant permettant d'amurer un tourmentin ou une trinquette en amont du gros temps. En cas de besoin, changer de voile avant, à savoir enrouler le génois au dernier moment et sortir trinquette ou tourmentin ne prend que quelques instants.
• un puits de chaîne avant, pas idéal en terme de moment de tangage mais parfait pour une éjection puissante de l'ancre en cas de besoin, le poids de la chaine traînant sur le pont d'un voilier à puits central freinant l'éjection.
• une capacité de charge de près de 2 tonnes, idéale pour le grand voyage, avec une capacité d'eau de 200 litres et de gazoil identique, soit le double de ce que proposent des unités de cette taille. 400 ampères de stockage électrique.
• un roof arrondi proéminant, permettant un aménagement intérieur de type salon de pont, idéal pour disposer de capactités de stockage bien centrées, sous le carré.
• Un roof à porte étanche, dont le volume avec la pointe avant correspond au déplacement du bateau, d'un volume de 6m3, offrant une courbe de stabilité positive jusqu'à 170° degré, rendant le Nouveau Monde auto redressable, quand la courbe de stabilité d'un dériveur intégral est de 110°. 

​Avec son carré à salon de pont, le Nouveau Monde devrait offrir une bonne qualité de vie aux adeptes des navigation au long cours. Il propose 2 cabines et 1 salle de bain bénéficiant d'une grande luminosité.

4 coques ont déjà été construites pour le lancement de cette petite série, dont le premier exemplaire sera visible au Grand Pavois 2016.

Un premier exemplaire dont le premier client est José Bové, qui remplacera avec ce Nouveau Monde, son précédent Petit Monde âgé de 10 ans, signé du même architecte et construit par Olbia !

Prix indicatif de ce voilier de grand voyage de catégorie A, pas ordinaire : 120 000 euros.