11 Mai 2016
L'occasion de faire un point avec Ulysse Harin, skipper du Swift Trawler 30, pour une première impression sur la première étape réalisée entre Deauville et Paris, qui aura nécéssité 2 jours de navigation, entre la Manche, l'estuaire de la Seine, puis la Seine.
Ulysse Harin, quelle sont vos toutes premières impressions après cette première navigation fluviale ?
Ulysse Harin - Ma toute première impression est vraiment positive. Cette première navigation s'est faite en douceur, malgré un départ dans la houle à Deauville, où le bateau s'est bien comporté malgré 35 noeuds de vent. Après, je dois dire que cela a été un vrai bonheur que d'entrer dans l'estuaire, puis de commencer à remonter la Seine, de la découvrir non plus depuis ses berges ! Notre premier étonnement a été de profiter du fait que le bateau ne bouge plus du tout, que l'on peut tout sortir des placards, qu'il ne faut plus tout caler !! Cela a été trés étonnant pour moi qui fais généralement des convoyages hauturiers !!
Vous avez découvert un confort comme à la maison en fait ?
UH - Tout à fait : on se fait à une certaine douceur de vivre du fluvial, on admire les paysages, on planifie la prochaine étape...
Justement, quand on parle de la Seine il y a beaucoup de plaisanciers qui redoutent de la remonter ? Cette appréhension est-elle justifiée selon vous ?
UH - Objectivement, le fait de remonter le courant ne rend pas forcément la navigation plus difficile. On s'y fait assez vite en fait. Les manoeuvres sont très faciles, le chenal parfaitement balisé et la cartographie très claire. Il nous est bien entendu arrivé de croiser quelques navires de commerce mais les chenaux sont larges. Et puis on se joint facilement par VHF, pour leur demander si on peut les dépasser, ou comment ils comptent nous dépasser ou nous croiser.
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris tout au long de ces deux premières journées de navigation vers Paris ?
UH - Ce qui nous a le plus surpris ? Peut être les paysages, auxquels on n'est pas habitué, cette nouvelle façon d'appréhender les berges, la gentillesse aussi des mariniers, des autres plaisanciers : tout le monde s'entr'aide, se conseille. Le soir, à l'escale, tout le monde s'invite pour l'apéritif... Je ne m'attendais pas du tout à cette ambiance et je suis vraiment emballé ! Autre chose qu'il faut vraiment faire : l'arrivée à Paris, par la Seine : c'est incroyable de découvrir Paris depuis la Seine, non pas sur un bateau mouche, mais sur "son" bateau, à la barre !
Et votre premier passage d'écluse ?
UH - Objectivement, nous l'avons passée sans aucune difficulté, avec l'aide des éclusieurs. Chaque écluse a son canal VHF dédié. En amont, on se fait connaître. Et puis les éclusiers indiquent ou se positionner dans l'écluse, les façons de s'amarrer au bajoyer (le quai dans le langage fluvial), car chaque écluse est différente à ce niveau la, avec des échelles, des croix ou des points d'amarrage suivant le niveau de l'eau.
Pour ce qui est de votre premier port de plaisance fluvial, comment l'avez-vous trouvé ?
UH - Notre première halte s'est faite dans la marina de Rouen, et nous l'avons trouvé grâce à notre cartographie Navionics, tout simplement !! Pour la suivante, comme pour toutes nos autres escales, nous nous sommes fiés au chef du port ou à des plaisanciers, en leur demandant les ports qu'ils nous conseillaient ! C'est ainsi que nous avons ensuite opté pour le port d'Ilon, qui est à mi-chemin de Paris, et puis ensuite bien sûr pour le Port de Paris Arsenal, qui fait la jonction entre la Seine et la Canal Saint Martin.
Une frayeur lors de cette preimière grosse étape ?
UH - Nous n'avons pas vraiement eu de frayeur en fait, juste peut être un petit coup de stress en arrivant à Paris, du fait du trafic commercial. Il faut penser à regarder derrière, parce que devant, tout va bien !! Derrière, on peut être améné à avoir des surprises, notamment avec les bateaux mouche qui vont assez vite à vrai dire !