15 Septembre 2016
La légère réduction de parcours (11,2 milles) décidée pour des raisons de sécurité face au coup de vent en approche ne fait que précipiter la progression record de la flotte, toujours emmenée par l’infernal duo Imerys (Phil Sharp - Sam Manuard) - Talès II (Pablo Santurde - Fidel Turienzo).
Ces deux voiliers naviguent à vue depuis leur entrée en Manche ce matin. Le passage au large de Guernesey, dans le jardin de Phil Sharp, et le jeu des courants vont sans aucun doute déterminer de l’issue de cette si belle 7ème édition.
La bagarre est en effet générale à tous les niveaux de la flotte. On retiendra par exemple le passage au Fastnet hier soir de six bateaux au coude à coude, suivi à un jet de bouée de 4 autres unités. Autant dire que les accessits ne sont, à moins de 24 heures de l’arrivée, absolument pas attribués.
Les trois zones du Dispositif de Séparation du Trafic (DST) placées de par et d’autres des îles Scilly, à la pointe occidentale de l’Angleterre, ont elles aussi participé à la grande distribution des cartes, à tous les niveaux de classement de la flotte.
Les trois leaders emmenés par le duo Sharp-Manuard (Imerys) ont tous choisi un itinéraire différent, slalomant entre ces zones d’interdiction pour rejoindre la Manche. Un jeu stratégique coûteux pour le tandem Vauchel-Camus-Duthil (Solidaires en Peloton-ARSEP) pénalisé de près de 20 milles au sortir des Scilly. Un schéma de course quasiment identique, mais à plus grande échelle s’établit en cette quatrième journée de course pour le reste de la flotte aux prises avec une Mer Celtique à l’humeur décidément bien changeante. Patients dans la pétole, à l’attaque dès la moindre risée, les duos souvent à vue, jettent dans la régate leurs dernières forces, à l’entame des ultimes 300 milles de course.
A quelques 80 milles des quatre leaders, ils sont encore une dizaine à ambitionner une place d’honneur. 5ème depuis déjà deux jours, le duo Marc Lepesqueux - Laurent Pellecuer (Sensation Class40) est désormais sous la menace d’un groupe de 5 voiliers d’autant plus agressifs qu’ils naviguent littéralement bord à bord, avec l’émulation qu’une telle configuration suscite. Il faudra cependant ajouter à ce groupe l’étonnant Groupe Setin, plan Rogers de 2007, et qui, aux mains de Manu Cousin et Rémi Aubrun surprend son monde par une navigation toute en simplicité et en efficacité qui les a propulsé hier à la 6ème place du général.
Le vainqueur de la Normandy Channel race 2016 devrait ainsi être connu demain matin vers 9 heures. Jusqu’au bout, l’incertitude règne et une arrivée bord à bord, au terme de 950 milles de course est plus que probable.