12 Septembre 2016
Près de 240 milles sur une distance totale théorique de 965 ont déjà été parcourus à 10 noeuds de moyenne sur le fond. C’est l’Anglais Phil Sharp (Imerys), associé au Français Sam Manuard qui n’a laissé à personne le privilège d’ouvrir la route au plus près de ses rivages Britanniques.
En tête depuis son joli coup tactique lors du passage des îles Saint Marcouf, Imerys effectue un sans faute, et profite à plein de sa position de leader qui lui permet de toucher en premier les accélérations du vent au fur et à mesure de la progression des bateaux vers l’ouest. Alors que la flotte s’étire déjà sur toute la largeur de la baie de Dartmouth, soit près de 50 milles, les équipages sevrés de sommeil et ballotés par un mauvais clapot, continuent de tirer fort sur leurs machines dans leur hâte de parer au plus vite Wolf rock, marque d’entrée en Mer Celtique, où de tout petits airs devraient s’installer avec la nuit. Un premier passage à niveau est peut être en cours d’établissement, qui pourrait sévèrement punir les retardataires.
Ceux qui confirment, et ceux qui étonnent
C’est sans surprise que les observateurs auront noté dès les tout premiers bords de la course, les présences aux avant-postes des ténors de la Classe, et des principaux animateurs de la saison océanique en cours. Phil Sharp (Imerys), vainqueur de la Route du Rhum 2006, a en juin dernier, et pour son retour en Class40, montré tout son talent et sa détermination en s’emparant, malgré une grand voile en lambeaux, de la troisième marche du podium de The Transat, la course en solitaire entre Plymouth et New York.
Il bataille aujourd’hui face aux deux grands triomphateurs de l’année, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires En Peloton – ARSEP), vainqueur de cette même The Transat, et Talès II, voilier vainqueur de la récente Transat Québec Saint-Malo en juillet dernier.
La Normandy Channel race revêt un peu des allures de finale dans la lutte que se livre ces trois bateaux. En quête lui aussi de confirmation, à défaut de rachat après un été compliqué, le jeune Maxime Sorel, associé à Hugo Dalhenne semble enfin s’exprimer avec la plus grande aisance à la barre de son Mach 40 V and B. Il dispute âprement le gain de la troisième place en glissant au vent des Espagnols de Talès II . Catherine Pourre et Antoine Carpentier, s’ils avaient annoncé vouloir partir prudemment, se sont vite pris au jeu de la régate. Leur Earendil est rapide à toutes les allures et le démontre une nouvelle fois depuis le départ de Ouistreham.
C’est à Marc Lepesqueux que revient ce soir la palme de la belle surprise du jour. Avec l’aide du Méditerranéen spécialiste du Figaro Laurent Pellecuer, il fait briller de mille feux son Sabrosa 40 en tenant la dragée haute à ses deux rivaux Normands, Brieuc Maisonneuve (Delicecook) et Halvard Mabire (Campagne de France) et en s’accrochant avec une belle obstination à son fauteuil de 6ème. A noter dans ce top 10, la présence des Norvégiens Ruune Asberg et Simen Lovgren, parfaitement à leur aise à bord de Solo 2, un Tizh40 dont on connait les grandes qualités.
Peuvent mieux faire ?
Au registre de très légères et très provisoires déceptions, on placera la modeste 20ème place de Louis Duc et Claire Pruvot. Si leur Carac n’est certes plus de toute première jeunesse (Akilaria de 2008), Louis a prouvé tout au long de la saison sa capacité à titiller les meilleurs. Jean Galfione, accompagné du tenant du titre Nicolas Troussel, à bord du bateau vainqueur l’an dernier et désormais rebaptisé Serenis Consulting entame une patiente remontée vers la tête de course, à déjà 11 milles du leader.