26 Mai 2018
Aux habituels Figaristes toujours friands d’échanger leurs monotypes contre un Class40, s’ajoutent cette année des coureurs aguerris au feu de la Volvo Ocean race et même du Vendée Globe. Tous l’avouent avec sincérité, leur présence à Caen est bien le fruit d’une volonté très professionnelle de s’essayer à l’exercice singulier, étonnamment exigeant d’un sprint en double autour d’un stade nautique exceptionnel constitué des rivages Normands, Anglais et Irlandais. Les prévisions particulièrement légères estimées pour le moment du départ demain à 14 heures 30 vont d’emblée plonger les 27 duos dans les affres de vents évanescents et basculants, très vite combinés aux effets de courant typiques de la baie de Seine. De la technique, de la stratégie, de la concentration… et un brin de réussite seront les indispensables ingrédients du succès des premiers heures de course…
David Lasnier est le conseiller météo de la course. Il a présenté ce matin aux 54 coureurs de la Normandy Channel race les ingrédients de la sauce à laquelle ils éviteront d’être mangés :
« Le secteur du départ de la Normandy Channel race, au large d’Ouistreham, se trouve sous le double effet d’un système dépressionnaire centré sur le Golfe de Gascogne, et d’une ondulation anticyclonique stationnée en milieu de Manche. Ces deux systèmes autorisent le passage d’un petit flux de secteur nord sur la ligne de départ demain dimanche à 14 heures 30. Les coureurs devront alors surveiller deux phénomènes, soit la persistance d’une épaisse couverture nuageuse qui pourrait bloquer l’arrivée de ce flux de secteur nord, soit l’installation d’une brise thermique provoquée par le réchauffement de la terre très proche. Les concurrents devraient en tout état de cause évoluer dans ce flux de secteur nord, nord est, pour 6 à 10 noeuds. Les Class40 seront, au moment du départ, soumis à l’effet du courant le long du littoral créé par la marée et notamment par les eaux de la Seine qui se vide. La renverse du courant aura lieu à 17 heures 30. Les premiers routages donnent, au mieux, une arrivée vendredi prochain, après 5 jours de course, soit au plus tard dimanche prochain. La traversée de la Manche s’annonce très lente, avant une petite accélération vers la pointe de l’Angleterre travers au vent de nord est, suivi d’une remontée au près vers Tuskar dans une quinzaine de noeuds de vent. »
« Nous nous attendons à une édition 2018 très aléatoire, c’est à dire semée de difficultés météorologiques. Les instructions de course nous permettent en effet de modifier le trajet, en fonction des conditions météos sur zone. Par exemple, s’il s’avérait que les coureurs risquent de passer beaucoup de temps à sortir de la baie de Seine, il nous est possible de supprimer le passage aux îles Saint Marcouf, et d’envoyer les bateaux directement vers l’Angleterre et île de Wight. Nous allons en tout état de cause mouiller une longue ligne de départ, en prévision soit d’un petit parcours spectacle, soit d’une simple bouée de dégagement à virer avant le large… »
« Nous partons avec Sylvain (Pontu) animés d’une grande envie de partager notre aventure. Nous avons passé la semaine amarré à moins de deux mètres de Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe! Nous nous découvrons avec Sylvain et l’ambiance est très amicale. Nous partirons demain très concentrés. Nous aurions préféré un peu plus de vent sur le départ. Il faudra éviter de se faire décrocher trop tôt dans le petit temps… »
« Nous continuons notre apprentissage de ce bateau, qui l’avait brillamment emporté ici en 2016. Je suis très heureux d’être passé dans cette classe très compétitive après mes années en Multi50. On s’attend à une belle bagarre, et nous serons prêts à exploiter toute opportunité… »
« Si mon objectif ultime est bien la Route du Rhum, j’aborde cette Normandy Channel race comme un événement d’importance à part entière. Jean Luc Nélias, avec son immense expérience, est dans le même état d’esprit. Il a plaisir à découvrir le Class40 et est très impliqué sur cette course. Nous allons véritablement fonctionner en binôme, avec certainement une mission plus spécifiquement liée à la navigation pour Jean Luc. Je me réserve les grosses manoeuvres que je maitrise à présent plutôt bien. Nous partons dans de tout petits airs, ce qui n’est pas exactement le registre dans lequel le bateau excelle. Cette course va nous permettre de franchir un nouveau palier dans le développement du bateau. En tous les cas, nous partons demain extrêmement sereins et très heureux d’aller naviguer dans des paysages marins qui nous font rêver, au large de l’Irlande notamment… »