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Solitaire Urgo le Figaro - Arrivée dans la nuit dans la Ria de Muros-Noia pour les Figaristes

Comme en Baie de Saint-Brieuc il y a une semaine, c’est une arrivée nocturne dans la Ria de Muros-Noia qui attend la flotte des 36 Figaros Bénéteau 2 partis dimanche pour la deuxième étape de La Solitaire URGO Le Figaro.

Thomas Cardrin (Team Vendee Formation) lors de la 2eme etape de la Solitaire URGO Le Figaro 2018 entre Saint Brieuc et Ria de Muros-Noia - photo : A Courcoux

Thomas Cardrin (Team Vendee Formation) lors de la 2eme etape de la Solitaire URGO Le Figaro 2018 entre Saint Brieuc et Ria de Muros-Noia - photo : A Courcoux

A quelques dizaines de milles de la ligne, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) menait toujours les débats mercredi après-midi, suivi par Eric Péron (Finistère Mer Vent), mais les derniers empannages à caler dans du vent fort et le contournement du Cap Finisterre peuvent encore redistribuer les cartes.

Après une traversée de la Manche record sur la première étape, les 36 skippers engagés sur La Solitaire URGO Le Figaro ont eu le droit à un Golfe de Gascogne tout aussi express, que les premiers, passés lundi après-midi dans le Chenal du Four, auront avalé en une trentaine d’heures, à 11-12 nœuds de moyenne, toutes voiles dehors dans un vent de nord-est forcissant de vingt à une trentaine de nœuds. « J’ai tout dessus, grand-voile solent et grand spi », a confirmé mardi à la mi-journée Loïs Berrehar (Bretagne CMB Espoir), à la lutte aux alentours de la 10e place avec son « concurrent bizuth préféré », Thomas Cardrin (Team Vendée Formation). « C’est sympa, ça va vite, les milles défilent à vitesse grand V, ça ne laisse pas trop le temps pour dormir. La fatigue commence à se faire sentir, mais le pilote barre bien, donc je vais essayer d’aller me reposer avant le Cap Finisterre », a confié ce dernier.

Un Cap Finisterre dans toutes les têtes ce mardi, tant la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique est redoutée pour sa mer rendue plus forte par la remontée du plateau continental et pour l’effet d’accélération du vent qu’expliquait avant le départ de Saint-Brieuc Alexis Loison (Custo Pol) : « La combinaison de la côte assez haute et d’une dépression thermique crée du vent chaud venant d’Espagne qui va à la rencontre d’un air froid. La compression des deux systèmes provoque un rétrécissement des isobares, donc une accélération du vent, rendue d’autant plus forte qu’il y a une pointe ». C’est aux alentours de 21h que les premiers sont attendus au Cap Finisterre, où les fichiers annoncent 20-25 nœuds, ce qui signifie en réalité une dizaine de plus (les marins appellent ça le hors-taxe…), il aura auparavant sans doute fallu pour les plus à l’est caler un dernier empannage dans une trentaine de nœuds, un exercice éminemment périlleux.

« Ça aurait été plus simple d’aller au Cap Finisterre sans empannage, mais je crois que ça ne va pas être possible, ça sera peut-être dans le noir ce soir sous les falaises galiciennes, ça va être un peu hardcore, mais on n’a pas 40 000 solutions », commentait Corentin Douguet (NF Habitat) mardi à la mi-journée, tandis que Thomas Cardrin précisait : « Les empannages dans ces conditions, ça se passe comme on peut, ça dépend des vagues et du moment, l’idée est de trouver une petite accalmie et dès que la vague est bonne, il faut y aller d’un coup et ne pas se poser de questions. Après, le plus délicat, c’est de remettre le tangon, mais on y arrive toujours ».

Il le faudra et surtout, il faudra rester éveillé et sur le qui-vive pour négocier au mieux le contournement du Cap, au ras des falaises pour faire le moins de route possible mais pas trop près afin d’en éviter le dévent pour certains, un peu plus au large pour d’autres qui miseront sur plus de vent, mais devront parcourir plus de milles. C’est sans doute au regard de cette problématique bien compliquée à résoudre qu’il faut lire les décalages en latéral entre le duo Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance)-Eric Péron (Finistère Mer Vent), solides leaders de la flotte et bien partis pour arriver les premiers au Cap Finisterre, et le vainqueur de la première étape, Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire), un petit groupe composé de Xavier Macaire (Groupe SNEF), Pierre Leboucher (Guyot Environnement), Alan Roberts (Seacat Services) et Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) ayant opté pour une solution médiane. Passé le Cap Finisterre, la dernière difficulté sera de pénétrer dans la Ria de Muros-Noia, au près dans un vent qui sera au rendez-vous, de l’ordre d’une dizaine de nœuds, avant de franchir la ligne mouillée au pied de la digue du petit port de Portosin. L’ETA des premiers ? Entre 1h et 4h du matin…

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