Dimanche 7 octobre, vers 07h30, le navire roulier tunisien Ulysse a percuté par son travers le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia alors au mouillage. L'abordage a eu lieu à environ 28 kilomètres au nord du cap Corse. Aucun blessé n’est à déplorer dans cet accident qui pose bien des questions...

La collision a causé une brèche dans les soutes du porte-conteneurs.

Du carburant de propulsion s’est aussitôt répandu en mer, causant un ruban de pollution de près de 4 km de long et de quelques centaines de mètres de large. Ce ruban s’éloigne des côtes de Corse (dérive constatée au nord-ouest).

Le Préfet maritime de la Méditerranée a dans un premier temps ordonné deux expertises :

• Une première par un spécialiste du sauvetage en mer (CROSS MED en Corse) à bord d’un hélicoptère de la Gendarmerie nationale.
• Une deuxième équipe, composée d’experts de la Marine nationale, treuillée à bord du CLS Virginia par un hélicoptère Caïman Marine de la flottille 31F.

Il a ensuite activé l’accord permanent RAMOGEPOL qui unit la France, Monaco et l’Italie en cas de pollution maritime.

Sont arrivés ou en train d’arriver sur zone des moyens français auxquels s’ajoutent les navires dépêchés par les autorités italiennes. Il s’agit :

• Le remorqueur de haute mer Abeille Flandre parti de Villefranche-sur mer et arrivé sur zone vers 15h00.
• Le bâtiment d'assistance de soutien et de dépollution Jason parti de Toulon avec moyens antipollution spécifiques. Arrivée prévue dans la nuit.
• Le bâtiment d'assistance de soutien et de dépollution Ailette avec une équipe d’experts du CEPPOL qui renforcera le dispositif dans la journée du 08 octobre 2018.
• Le Nos Taurus (italien), parti de Livourne
• Le Bonassola (italien), parti de Gènes
• Le Koral (italien), parti de Sardaigne

Ces navires, équipés de barrages pour concentrer la pollution et « d’écrémeur », pour la récupérer, ont commencé à mettre en place leurs moyens (barrage flottant) et poursuivent actuellement leurs actions dès le lever du jour, le 08 octobre.

Ainsi, dès son arrivée dans la soirée du 7 octobre, le No Taurus a posé un premier barrage flottant. Au lever du soleil, un survol maritime effectué par un avion Falcon 50 de la Marine nationale a permis la relocalisation ainsi que la réévaluation de l’étendue du ruban de pollution.

Le préfet maritime de la Méditerranée accompagnera en fin d’après-midi le Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, monsieur François de Rugy sur les lieux de l’accident. Ils pourront ainsi rencontrer les marins français et italiens qui luttent depuis hier contre la pollution.