28 Novembre 2018
Le skipper a pu être transbordé sur un remorqueur affrété pour l’occasion, à partir d’un multicoque de course venu à son secours.
Tracté par le Lady Debbie de la société Somara, le trimaran Arkema est arrivé le 27 novembre à Pointe-à-Pitre.
Arrivé sur les lieux du chavirage le 21 novembre dernier, soit 7 jours après son chavirage, Lalou Roucayrol a eu la surprise de retrouver son trimaran Arkema à l’endroit.
Une situation incroyable, car jamais dans l’histoire de la course au large un trimaran chaviré de 3,5 tonnes ne s’était remis tout seul à l’endroit.
Après avoir préparé leur équipement et mis en place la procédure pour embarquer sur son trimaran endommagé, le skipper et son boat captain Quentin Vlamynck sont montés sur Arkema pour évaluer les dégâts à bord.
Le trimaran a subi des avaries importantes ; dégâts sur le flotteur bâbord, la coque centrale ainsi que les foils. L’arbre de transmission et l’hélice ont été arrachés, ce qui a provoqué une voie d’eau dans la coque centrale.
Les deux hommes ont ensuite passé plusieurs heures dans l’eau pour écoper au maximum, faire des réparations de fortune et attacher le trimaran pour le mettre en remorque.
Arrivé à Pointe-à-Pitre, le skipper Lalou Roucayrol nous livre son analyse de la situation :
Lalou, pouvez-vous nous raconter les circonstances du chavirage ?
« J’ai rencontré un grain un peu plus violent que les autres. J’ai lâché toutes les écoutes, le pilote a commencé à abattre, mais le bateau était déjà tellement haut que les safrans ont décroché. J’ai senti un coup de butoir sur le flotteur bâbord, comme un arrêt buffet, le bateau a continué à monter et j’ai chaviré. Je pense que c’est une conjugaison de circonstances qui a provoqué cet incident. »
En quoi consistait la procédure de sauvetage mise en place ?
« L’objectif de cette procédure était de me secourir, tout en allant rechercher le bateau le plus rapidement possible. Les deux transbordements, d’Arkema chaviré sur Olmix, puis sur le remorqueur, étaient vraiment difficiles à effectuer. La mer était formée et ce genre de mission de sauvetage n’est jamais sans risque. Je remercie infiniment Pierre Antoine pour ces deux jours passés à bord d’Olmix alors qu’il était en course et la Direction de Course de la Route du Rhum pour son professionnalisme. Je remercie également l’équipage du Lady Debbie de la société Somara qui a été super avec nous pendant cette semaine de remorquage. Je tiens également à remercier et féliciter Fabienne et toute l’équipe du Team Arkema Lalou Multi pour leur gestion de cette crise. Tous les messages de soutien des équipes d'Arkema me vont également droit au cœur. »
En arrivant sur les lieux du chavirage le 21 novembre, comment avez-vous réagi en constatant que votre trimaran était à l’endroit ?
« Je n’en suis pas revenu ! Je me demande toujours ce qu’il s’est passé pendant mes 5 jours d’absence… Après avoir préparé tout le matériel, nous sommes montés à bord du trimaran et avons constaté des avaries sur le bateau, dont de l’eau à bord de la coque centrale. On a beaucoup pompé et finalement, ça se remplissait autant que ça se vidait…. Nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir un trou dans le fond de la coque centrale. Nous pouvons imaginer de nombreux scénarii sur ce qu’il s’est passé mais nous pouvons juste constater les dégâts aujourd’hui. »
Quel va être votre programme des prochains jours ?
« Lady Debbie va nous larguer et nous seront rejoints par plusieurs semi-rigides. Cela devrait être fait avant la ligne d’arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe devant le Gosier. Nous allons tout de même essayer de la franchir, même si nous sommes hors-course. C’est un symbole.
Ensuite nous allons sortir le bateau de l’eau et le placer dans un chantier. Il sera ensuite expertisé par l’assureur. L’objectif est de réparer les avaries les plus importantes avant de le renvoyer, par cargo, en métropole. »
14/11/18 : Chavirage du Multi50 Arkema de Lalou Roucayrol à 7h30 (TU) , engagé sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, à 1000 milles de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Un remorqueur est trouvé le jour même.
15/11/18 : Après réccupération de sangles, d'une perceuse pneumatique, de pompes et de deux tonnes de chaîne, le remorqueur « Lady Debbie » quitte la Martinique le soir avec Quentin Vlamynck à son bord.
16/11/18 : Pierre Antoine (Olmix), leader dans sa catégorie en Rhum Multi, s’est dérouté pour porter assistance à Lalou Roucayrol. Après trois tentatives, Lalou est secouru et embarque à bord d’Olmix.
18/11/18 : Transbordement réussi de Lalou Roucayrol à bord de « Lady Debbie ». Pierre Antoine et Olmix continuent la course en direction de Pointe à Pitre tandis que « Lady Debbie » se dirige vers la zone de chavirage du trimaran Arkema.
21/11/18 : Le remorqueur Lady Debbie a retrouvé le trimaran Arkema, en pleine mer, à l’endroit ! Le trimaran part en remorque, après pompage de l'eau et réparation de la coque centrale.
27/11/18 : Après 6 jours en remorque, et couvert 875 milles nautiques à la vitesse moyenne de 6 noeuds, Arkema arrive à Pointe-à-Pitre.