12 Novembre 2019
Le réchauffement climatique pourrait faire monter le niveau des océans bien plus haut et plus rapidement que ce qui était envisagé jusqu’ici, d’après une étude portant sur la dernière période de réchauffement, il y a 125 000 ans.
L’eau était alors montée jusqu’à 10 mètres au-dessus du niveau actuel des océans, à un rythme atteignant les 3 mètres par siècle, selon les scientifiques.
La Terre connaît une alternance de périodes de glaciations et de réchauffements ; les chercheurs ont donc examiné les données sur la dernière période interglaciaire, il y a 125 000 ans. Les températures étaient plus élevées d’un degré environ, mais les changements climatiques des 200 dernières années sont beaucoup plus rapides, principalement à cause des gaz à effets de serre émis pendant la période industrielle.
Les auteurs préviennent ainsi que cette étude de la dernière période interglaciaire « ne fournit que la fourchette basse des prédictions sur ce qui pourrait se passer », pour un situation qui devrait impacter des centaines de millions de personnes.
Le niveau était alors monté de « 10 mètres au-dessus du niveau actuel », à cause de la fonte des glaces en Antarctique et au Groenland, l’eau libérée par la fonte au sud ayant réchauffé les zones arctiques. « Le niveau est monté jusqu’à 3 mètres par siècle, bien au-delà de la montée de 0,3 mètres observée lors des 150 dernières années. »
D’après un rapport des experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les océans publié en septembre dernier, le niveau des océans devrait augmenter d’environ 43 centimètres en 2100, dans un monde à +2 °C théoriques, mais de 84 centimètres dans un monde à + 3 ou + 4 °C, un scénario plus probable au vu des tendances actuelles.
Les experts du GIEC estiment que plus d’un milliard de personnes vivront d’ici au milieu du siècle dans des zones côtières particulièrement vulnérables, et que le rythme de l’élévation du niveau des mers et océans pourrait être 100 fois plus rapide au XXIIème siècle, passant jusqu’à plusieurs mètres d’ici 2300, si les émissions ne sont pas réduites.
Les chercheurs australiens estiment toutefois que ces mesures ne prennent pas en compte l’accélération causée par la chute des gigantesques blocs de calotte glaciaire dans les océans.
D’après eux, les données observées montrent « de façon frappante à quel point le niveau des océans est monté rapidement au-dessus des niveaux actuels. Les températures [...] étaient similaires à celles prévues pour l'avenir proche, ce qui veut dire que la fonte des calottes glaciaires affectera probablement les futurs niveaux océaniques bien plus dramatiquement qu'anticipé ».
Le réchauffement actuel affecte en plus les deux pôles en même temps, alertent les auteurs : « Ce qui veut dire que si le changement climatique se poursuit sans relâche, la montée dramatique des eaux du passé pourrait n'être qu'un petit avant-goût de l'avenir ».