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Environnement/Océans – Première mission réussie pour le projet Iodysséus !

Le programme Iodysséus, alliant science et course au large, a annoncé avoir réussi sa première campagne d’expédition océanographique à la voile et validé le concept d’un « modèle souple, évolutif, économique et sans émission de CO2 ». Ce programme scientifique innovant a été initié et promu par le skipper Éric Defert.
 

Environnement/Océans – Première mission réussie pour le projet Iodysséus !
Environnement/Océans – Première mission réussie pour le projet Iodysséus !
Environnement/Océans – Première mission réussie pour le projet Iodysséus !

Collecte de données et d’échantillons

La mission « Objectif Bloom », conduite par le projet Iodysséus ce printemps, aura été aussi exigeante au plan maritime que prometteuse au plan scientifique. 

Elle a ainsi permis de récolter une importante quantité de données relatives aux paramètres de l’eau de surface, et de prélever une riche palette d’échantillons microbiologiques dans les aérosols marins, en conditions de mer agitée. 

Ces échantillons pourraient faire progresser la connaissance sur le couple océan-atmosphère dans un contexte marqué par l’urgence climatique, explique Iodysséus. 

Le contexte choisi par Iodysséus pour sa mission inaugurale a été le bloom printanier de l’Atlantique Nord, qui correspond à l’efflorescence saisonnière de micro-algues photosynthétiques absorbant à l’échelle planétaire un tiers des excédents en CO2 émis dans l’atmosphère, et produisant la moitié de l’oxygène indispensable à la vie. 

Ces micro-algues, appelées coccolithophoridés, ont une grande influence sur le climat et sont un indicateur sensible de la santé des océans. La comparaison des données délivrées par les deux flotteurs et les capteurs embarqués sur le voilier Iodysséus contribueront notamment à affiner les modèles de prévision du climat. 

Conditions météo difficiles

La collecte et le retour à terre des données et des échantillons a été menée avec succès, mais non sans difficultés ; le déplacement du Bloom, le long du plateau continental, a en effet rendu délicates la vie des 4 membres d’équipage du Class40 Iodysséus (2 marins et 2 scientifiques). 

Ils ont vécu des navigations complexes, à cause d’une mer forte et courte (jusqu’à 5 mètres de creux) sur le talus continental, les obligeant à s’adapter et à composer dans ces conditions difficiles. 

L’équipage de l’Iodysséus aura cumulé au total une trentaine de jours de mer, soit 3500 milles nautiques (6480 kilomètres) le long du bloom, sur une zone allant du Golfe de Gascogne au Sud de l’Irlande, et s’étendant à plus de 250 milles à l’ouest de la pointe bretonne. 

Un équipement innovant

Le Class40 a été transformé en une véritable plateforme scientifique, avec pas moins de 5 méthodes de prélèvement installées à bord du voilier de course et un équipement océanographique répondant aux protocoles définis par les partenaires scientifiques du programme. 

L’Iodysséus a été doté de sept capteurs biogéochimiques, permettant une mesure fonctionnant 24h/24 et la sauvegarde de divers paramètres d’eau de surface, et de systèmes de pompage des aérosols marins via des filtres spécifiques. 

Ces expéditions avaient pour objectif de savoir quelle était la méthode de prélèvement la plus adaptée pour des échantillonnages en haute mer. La meilleure configuration a ainsi été déterminée pour la suite des expéditions, qui consisteront notamment à capter les micro-organismes dans les embruns marins (appelé « plancton volant »). 

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