4 Janvier 2020
Deux grandes familles de produits de sécurité cohabitent dans la problématique de l’homme à la mer (Man Over Board). Les systèmes, autorisant le repérage, par des tiers, de la position du naufrage et ceux autorisant le naufragé à interagir avec son bateau.
Les balises COSPAS SARSAT
Reconnues par le système mondial de détresse et de secours en mer (SMDSM), ces balises sont similaires aux EPIRB montées sur les bateaux, mais celles-ci sont personnelles (Personal Locator Beacon, PLB).
Ces balises, montées sur les navires ou emportées sur soi, émettent, une fois déclenchées manuellement ou automatiquement, vers un satellite qui transmet le signal vers une base de réception de secours en mer.
La couverture est mondiale. Leur précision est de l’ordre de 1 mille. Équipées d’un GPS, la précision approche les 100 m.
Transmission de position instantanée, actualisation permanente.
Ces balises émettent un signal destiné aux récepteurs AIS des navires présents sur la zone (y compris celui sur lequel se trouvait le naufragé).
Leur point faible se trouve dans la saturation des signaux AIS et des fausses alertes sur le système AIS, destiné, théoriquement, aux navires professionnels.
La balise DIAL de la SNSM
Ces balises individuelles, sous forme de bracelet, conçues par la SNSM devant l’augmentation du nombre de noyades en mer, couplent un GPS et un émetteur GSM équipé d’une carte SIM. Elles permettent d’avertir un proche qui contactera les secours.
Ces balises fonctionnent uniquement avec le réseau GSM, au maximum à 10/12 milles de côtes. Pas de réseau, pas de signal.
La balise Sea-Tags
Ce système autorise un fonctionnement identique à la balise DIAL, une alerte donnée à un tiers avec, en plus, un système en circuit fermé dans lequel les équipiers portant le bracelet sont reliés à un équipement informatique via bluetooth qui sonnera en cas d’éloignement du bracelet.
L'utilisation d'un bracelet avec une VHF
Ces bracelets déclenchent manuellement ou automatiquement une alerte sur la VHF du bord à laquelle ils sont reliés. Celle-ci sonne et clignote afin de faire savoir, par exemple, aux membres de l’équipage en repos à l’intérieur, que l’équipier de quart est tombé à l’eau.
L’utilisation du mode MOB
Ce mode, présent sur la plupart des VHF actuels, permet de mémoriser les coordonnées GPS du point d’impact à l’eau du naufragé. Il sera ainsi plus facile de le transmettre aux secours. Ce mode MOB existe sur tous les traceurs, plotters et GPS.
L’utilisation du mode ASN
L’ASN ou appel sélectif numérique, permet de communiquer, via la VHF, de façon sélective avec un destinataire.
Dans le cas qui nous intéresse, l’émission d’un message ASN correspondant au type de détresse MOB parviendra au centre de secours côtier de la nature de l’incident ainsi que de l’identification du navire (MMSI).
Après l’émission d’un tel signal (en général, on y accède en appuyant longuement sur le bouton “distress” de la VHF), il faut passer au canal 16 pour communiquer avec les secours.
La fonction ASN permet également de contacter directement une autre VHF à portée dont on connaîtrait le numéro MMSI.
Le téléphone Iridium étanche
Le réseau satellitaire Iridium offre une couverture mondiale y compris en zones polaire.
Certains modèles étanches et durcis, d’un poids contenu (moins de 250 grammes) peuvent être glissés dans la poche d’une veste ou combinaison de quart. Ils ne se substituent pas à une balise individuelle, très utile aux sauveteurs dans la phase d’approche finale.
Les scénarios des pilotes automatiques perfectionnés
Un scénario MOB contient un ensemble d’actions que le pilote automatique va réaliser selon une séquence préétablie.
Ainsi, chez Raymarine, une pression sur le bouton MOB de l’afficheur déclenche :
Le pilote NKE Gyropilot 2 permet, de son côté de positionner le bateau face au vent.
Couplé à des bracelets individuels, ce mode détecte la chute d’un équipier en mode équipage puis déclenche une alarme à bord comme pour les autres systèmes à bracelet.
Mais, beaucoup plus fort, en mode “solitaire”, la rupture de la boucle radio entre le bracelet et la centrale est capable de réactions sur la conduite du bateau :
Avec un capteur de vent et en présence d’un MOB, le pilote est capable :
Ainsi, le bateau s’arrête, et, en l’absence de courant, et le solitaire dispose d’une chance de rejoindre son bateau.
En l’absence de capteur de vent, en mode solitaire et en présence d’un MOB, le pilote poussera la barre en butée, faisant ainsi tourner le bateau en rond avec le même objectif que précédemment.
Sur les moteurs essence, les coupe-circuits fonctionnent sans-fil et sont capables de couper l’alimentation électrique de l’allumage. Ils comportent un bracelet radio relié à un récepteur actionneur monté sur le moteur.
Dans le cas des moteurs diesel, la question est plus compliquée. En effet, les moteurs diesel atmosphériques utilisés dans la plaisance disposent en général d’une injection mécanique. Ainsi, sans action de décompression sur la pompe d’injection, le moteur tournera, sans électricité, jusqu’à épuisement du carburant.
Bien que la possibilité de monter un relais actionneur électrique radiocommandé sur la commande de décompression de la pompe d’injection de tels moteurs, aucun système industrialisé n’est disponible sur le marché.
Sur certains moteurs disposant d’injection électroniques, un système de télécommande permet d’agir à distance sur la pompe d’injection électrique et ainsi de stopper le bateau (Volvo Penta Turbocompressés et télécommande Garmin).
Certains pilotes automatiques comme ceux commercialisés par NKE disposent de télécommandes étanches permettant de déclencher la réalisation d’un scénario par le pilote ou de prendre directement la main manuellement sur celui-ci. Ces télécommandes fonctionnent aussi comme témoin d’accident, tout comme les bracelets décrits plus haut.
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