6 Janvier 2020
Tous les équipages devraient être formés à la séquence d’actions à mener suivant le chute à la mer d’un équipier.
A la chute d’un membre d’équipage à l’eau, les témoins doivent :
Les manoeuvres classiques de récupération, issues de la marine professionnelle, ont un sens sur les gros navires, mais beaucoup moins sur les voiliers.
Ainsi, et sans vouloir froisser personne, la manœuvre de Boutakov, Boutakov inversée, tour complet ou arrêt/marche arrière n’auront d’intérêt que sur les bateaux à moteur.
Sur les bateaux à moteur les plus manœuvreants, on parvient à casser l’erre sur une très courte distance. Battre en arrière permet de faire au plus vite.
Cette manoeuvre contient un risque immense, on abord le naufragé par l’hélice…
Il s’agit de faire un tour complet depuis le point de chute, en s’éloignant d’abord du naufragé et le mettant ainsi à l’abri de l’hélice. Il est difficile de barrer le bateau et de conserver la victime en vue.
Cette manœuvre offre l’avantage de conserver le naufragé en vue de l’homme de barre. On commence par éloigner l’hélice du naufragé en virant dans sa direction.
Puis on s’éloigne d’une dizaine de degrés dans la direction opposée pour s’éloigner ensuite franchement de 60 à 80°.
Puis, on vire avec un angle retour d’environ 15° sur l’autre bord.
On approche ensuite de 20° du cap opposé à la route initiale, barre au cap opposé pour arriver finalement sur le naufragé de face.
Enfin, au moment de la récupération, il faut se présenter au vent de la victime.
C’est la manœuvre inverse où l'on s’éloigne d’abord de 240° de la route suivie avant l’accident, pour ensuite s’en rapprocher dans l’autre direction de 60°.
On garde le naufragé plus longtemps en vue, mais la phase finale est aussi délicate que dans le tour complet.
Sur un voilier, lors de la survenue d’un accident “homme à la mer”, il y a deux impératifs :
- Garder le contact avec la victime.
- Savoir arrêter le navire sous voiles rapidement, neutraliser ses voiles, pour engager le sauvetage, moteur engagé.
Il existe bien sûr de nombreuses méthodes de récupération à la voile, mais, sérieusement, qui les tenterait en disposant d’un moteur ?
Les manœuvres décrites ici sont issues des formations délivrées à bord de voiliers par Marc Hélary. Marc est skipper professionnel, moniteur de voile, et, après une carrière de 18 années chez les pompiers secouristes nautiques, il dirige Infornav , une école de croisière rochelaise pointue, dispensant des stages de sécurité à bord.
Pour arrêter un voilier, il y a trois alternatives, l’arrêt face au vent, la mise à la cape et l’arrêt Quick and Stop.
Ces trois méthodes visent également à permettre à l’équipage d’affaler au moins la voile d’avant pour pouvoir ensuite porter secours à la victime. Les deux premières options sont assez facilement réalisables, pour peu que l’on connaisse son bateau, la troisième option, le célèbre Quick and Stop, nécessite, quant à elle, de réaliser un empannage et demande une coordination importante de l’équipage dans un moment de forte tension.
Après la chute de l'homme à la mer :
- abattre au grand largue pour descendre sous le vent de l'homme à la mer
- rouler ou affaler la voile d'avant
- choquer la grand-voile
- après avoir parcouru une distance de 4 longueurs environ revenir au travers en visant une ligne imaginaire située entre 2 et 5 longueurs sous le vent de l'homme à la mer correspondant à la distance nécessaire au bateau pour s'arrêter complètement
- quand la girouette pointe vers l'homme à la mer, revenir face au vent
- s'arrêter à côté de l'homme à la mer en prenant soin de mettre le moteur au neutre
Avantage
Assez facile à réaliser avec un peu d'entraînement, précision due à l'utilisation du moteur.
Inconvénients
- Demande de rouler ou affaler rapidement la voile d'avant pour revenir face au vent vers l'homme à la mer.
- Suppose de connaître la distance d'arrêt du bateau selon son poids et les conditions de mer et de vent.
Après la chute de l'homme à la mer :
- remonter légèrement à son vent au près bon plein/ petit largue
- virer de bord pour se mettre à la cape en faisant route sur lui.
- réguler la trajectoire du bateau à la barre (du travers au grand largue) et en jouant sur la tension de l'écoute de grand-voile.
Nota bene : chaque bateau dérive à la cape selon un angle différent selon son plan anti-dérive (quillard ou dériveur), sa surface de voile, la tension des écoutes et son centre de voilure. Cette manœuvre est donc à répéter pour prendre en main la dérive du bateau.
Certains voiliers ne tiennent pas du tout la cape !
Avantages
- arrêt rapide du bateau facile à mettre en oeuvre
- permet de communiquer plus facilement avec l'homme à la mer
- peut représenter une manœuvre préparatoire pour rassurer l'homme à la mer, analyser la situation et organiser l'équipage avant de choisir la manœuvre définitive
Inconvénient
- demande un minimum de pratique pour maîtriser la trajectoire du bateau, notamment le point de virement pour anticiper la dérive à la cape sur l'homme à la mer.
Après la chute de l'homme à la mer :
- remonter face au vent en s'aidant du moteur
- une fois le bateau à une distance de trois longueurs au vent de l'homme à la mer, virer sans passer la voile d'avant (comme pour une mise à la cape).
- abattre jusqu'au travers et poursuivre cette trajectoire sur une distance de 3 longueurs de bateau
- abattre au vent arrière et poursuivre cette trajectoire sur une distance de 2,5 longueurs de bateau. Rouler ou affaler la voile d'avant pendant cette phase de vent arrière.
- quand l'homme à la mer est à une distance de 2,5 longueurs par le travers du bateau, empanner (la grand-voile étant déjà bordée dans l'axe du bateau) afin de remonter vers lui au près
- réguler la vitesse à l'écoute de grand-voile et au moteur
- s'arrêter sous le vent de l'homme à la mer pour lui lancer un lien de récupération à bord
- mettre le moteur au neutre pour éviter tout risque de mise en rotation de l'hélice
Avantage
Inventée aux Etats-Unis en 1987, la méthode Quick stop est celle qui fonctionne dans le plus large éventail de conditions météo (certains l'on testée avec succès jusqu'à 30 nœuds de vent). Elle est donc très intéressante à connaître pour tous les plaisanciers.
Inconvénients
- Difficile à mettre en oeuvre si le moteur n'est pas opérationnel
- En cas de vent fort le lancement au vent du lien vers l'homme à la mer peut s'avérer aléatoire.
- Cette manœuvre nécessite une bonne maîtrise de la voile et du bateau.
C’est la partie critique du sauvetage. Sa durée peut excéder la résistance de la victime et l’épuiser.
Pour cette raison, l’appel VHF des secours est indispensable dans la chronologie des événements.
Au cours de la remontée, les erreurs peuvent générer de graves blessures au rescapé.
Une victime à l’eau à proximité d’un navire manœuvrant au moteur est exposée aux hélices.
Lors de l’approche finale, l’objectif du pilote est de conserver la victime sous le vent et par le travers de son bateau.
Cette position offre l’avantage de la conserver loin de l’hélice et de pouvoir continuer à manœuvrer. C’est aussi de cette position que le reste de l'équipage pourra treuiller la victime à bord.
Lors de l’approche finale, il faut solidariser la victime au bateau avant de la hisser. Créer un lien physique et émotionnel fort.
Pour cela, lancez-lui un bout à capeler sur son harnais dont l’autre extrémité sera frappée sur un taquet à bord ou tendez-lui une gaffe.
Une victime consciente et en bon état physique pourra s’assurer depuis la mer puis regagner une échelle ou une jupe.
Si la victime ne parvient pas à capeler et que vous devez mettre quelqu’un à l’eau, envoyez un équipier costaud, à l’aise dans l’eau et qui devra impérativement disposer d’un équipement de sécurité qui demeurera, lui aussi, toujours attaché au bateau. L’équipier peut descendre par ses propres moyens ou suspendu à une drisse.
Sur les petits bateaux, comme les semi-rigides, même avec une victime consciente, il sera très difficile de la hisser à bord.
Placez-la dos à la coque, maintenez-la par les poignets puis soulevez-la pour la laisser retomber 3 fois dans l’eau. A la troisième fois, on profite de l’effet de la poussée Archimède et on tente de la hisser à bord.
Sur les voiliers, la hauteur des francs-bords des croiseurs exclu toute remontée manuelle.
Il faudra capeler une drisse sur le gilet de la victime pour la hisser, par le travers, au dessus des filières, au winch, en sécurité.
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