7 Septembre 2020
Un parcours réduit à 404 milles nautiques qui s’annonce rapide (2 jours et demi), avec notamment un long bord sous spi entre la côte sud de l’Angleterre et Dunkerque.
Une semaine après un lancement dans des conditions assez mouvementées, avec de la houle et du vent, ce deuxième départ d’étape a été plus clément pour les 35 solitaires, partis à 11h dans une brise d’ouest-nord-ouest d’une douzaine de nœuds et dans une mer beaucoup plus calme.
La bouée de dégagement est franchie en premier par Adrien Hardy (Ocean Attitude) en 25 minutes, suivi par le bizuth Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) et Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir).
L’étape 1 ayant généré très peu d’écarts entre les skippers (28 des 35 marins dans la même heure), tous les participants restent dans le match pour ces 404 milles à destination de Dunkerque, via le phare d’Eddystone, au sud-ouest de Plymouth, et le Cap d’Antifer, au nord du Havre.
En partant dimanche à 9h 00 du port d’Armor de Saint-Quay-Portrieux pour rejoindre la ligne de départ, la plupart des Figaristes ont conscience de jouer gros sur les premières 24 heures :
« Je pense que demain après-midi, on aura le classement de l’étape. La physionomie générale semble assez simple, mais quand on regarde dans les petits détails, il y a moyen qu’elle crée des écarts, notamment en allant vers Eddystone. Tous les ingrédients sont réunis pour éventuellement créer un passage à niveau. » résume ainsi Yann Eliès, triple vainqueur de la Solitaire (2012, 2013, 2015) et 12ème de la 1ère étape sur Quéguiner Matériaux-Leucémie Espoir.
Pour Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), double vainqueur de la course (2003 et 2010) et 4ème sur la 1ère étape, à 10 minutes du leader Xavier Macaire (Groupe SNEF) : « La météo s’annonce un peu compliquée jusqu’à Eddystone, avec des variations de vent à négocier, il va falloir être bon pour être bien placé. Une bonne partie du classement sera mise en place lundi, parce que je pense que derrière, avec le grand bord de portant vers Dunkerque, ça sera plus compliqué de revenir. »
« Cette deuxième étape a l’air assez simple, on peut presque parler d’étape de ralliement, mais on a vu cette semaine sur le Tour de France cycliste que sur des étapes où on pense qu’il va y avoir peu d’écarts, il peut finalement se passer des choses. Je pense que ça peut être pareil ici, avec un peu de « mistoufle » qui peut permettre à un mec de partir devant et d’y rester jusqu’à l’arrivée. » estime Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019), 7e de la première étape, à un quart d’heure du vainqueur .
« C’est clair que le moment-clé est ce bord de près vers Eddystone puis un passage de molle juste après le phare, mais la fin ne sera pas facile non plus, à tirer des bords dans du vent soutenu dans une bande assez étroite sous le DST (dispositif de séparation du trafic, interdit à la navigation) de Calais », prédit Achille Nebout (Be Green Ocean), 17e de la première étape.
Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire) se méfie aussi de la fin de parcours: « Je ne pense pas que ce sera l’étape cruciale de cette Solitaire. Par contre, il y a moyen de faire pas mal de bêtises et de prendre cher, notamment de se prendre des pénalités en rentrant dans les zones interdites ou de s’échouer sur des bancs de sable vers Dunkerque. »
Les 35 skippers ne devraient quasiment pas dormir en 2 jours et demi, entre stratégie sur la première partie du parcours, conduite sous spi et positionnement dans la seconde : « C’est clair qu’on ne va pas beaucoup dormir, mais il va quand même falloir trouver des plages de repos, peut-être en entame du bord de près quand le vent sera assez calé », explique Achille Nebout. « Ce n’est pas facile de dormir en début de course, mais il faudra se forcer un peu, parce qu’à la fin, ce sera impossible avec le DST de Calais, ça va vraiment être chaud. »