12 Novembre 2020
A Toulon, la Marine nationale a officiellement reçu ce vendredi 6 novembre le Suffren, la toute nouvelle génération de sous-marins d'attaque (SNA) à propulsion nucléaire.
La ministre des Armées Florence Parly a assisté à la signature de l’acte d’acceptation du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, entre le délégué général pour l’armement Joël Barre et le PDG de Naval Group Pierre Eric Pommellet.
« Cette livraison est le symbole d’une France souveraine, autonome, et d’une industrie de classe mondiale. Je suis très satisfaite que la Marine puisse prendre en main un outil aussi exceptionnel que le Suffren », a déclaré la ministre des Armées.
Cette signature intervient après 8 mois d’essais à quai et 6 mois d’essais en mer. C’est la première fois qu’un sous-marin termine ses essais à la mer en un temps si court :
« Nous avons réussi à optimiser la phase d’essais à la mer dans un planning de six mois, dont cent jours en mer ! A titre de comparaison, sur les sous-marins de type Le Triomphant cela représentait quinze mois ! C’est la première fois qu’un navire en neuvage est apte à naviguer deux fois sur une période d’un mois en continu pendant sa phase d’essais à la mer. Cela a permis de démontrer l’endurance du sous-marin à notre client. Pour gagner en efficience, nous avons réduit le nombre d’essais et optimisé les sorties en mer », explique Philippe Nezondet, responsable des essais du Suffren au sein de Naval Group.
« L’admission au service actif du Suffren est prévue en 2021, après des essais opérationnels destinés à vérifier ses performances militaires dans des conditions d’emploi proches de celles des théâtres d’opérations », indique le ministère des Armées.
La livraison du Suffren suit de quelques semaines le succès de son premier tir de missile de croisière naval, le 20 octobre, dans le cadre de la qualification de son système d’armes.
Les SNA de la classe Barracuda, longs de 99 mètres pour 5300 tonnes, peuvent plonger à 350 mètres pendant 70 jours, contre 45 pour les Rubis. Ils auront un équipage de 65 sous-mariniers, et accueilleront pour la première fois des femmes à bord.
« Que de chemin parcouru pour Naval Group et tous ses partenaires industriels et étatiques […] Les défis industriels à relever ont été nombreux […] Des centaines d’entreprises françaises, petites et grandes, au premier rang desquelles Naval Group, se sont mobilisées et continuent de se mobiliser pour ce programme. Et ce premier succès ne peut que conforter notre engagement collectif pour être au rendez-vous de la livraison de la prochaine unité du programme Barracuda, le Duguay-Trouin en 2022, puis des quatre autres sous-marins d’ici à la fin de la décennie » a déclaré Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group.
Le programme Barracuda, à 9,1 milliards d’euros, a été lancé en 1998 pour remplacer les 6 sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Rubis, entrés en service entre 1976 et 1990.
Les cinq autres Barracuda prévus sont à divers stades de construction, et impliquent tous les sites de Naval Group. Le prochain lancement est prévu en 2022 pour le Duguay-Trouin.
• Déplacement en surface : 4 600 tonnes
• Déplacement en plongée : 5 200 tonnes
• Longueur : 99,5 mètres
• Diamètre : 8,8 mètres
• Armement : missiles de croisière navals, torpilles lourdes filoguidées F21, missile antinavire SM39 modernisé, capacité de mouillage de mines
• Propulsion hybride : un réacteur à eau pressurisée dérivé des chaufferies équipant les SNLE de type Le Triomphant et le porte-avions Charles-de-Gaulle, deux turbines de propulsion, deux turbo alternateurs et deux moteurs électriques
• Equipage : 65 personnes + commandos